Les actionnaires actuels du groupe parapétrolier Bourbon dont BNP Paribas et Crédit agricole ont désigné Lazard, selon une information des Échos, pour entamer la procédure de cession.

Le parapétrolier Bourbon, détenu par plusieurs banques françaises (BNP Paribas, Crédit Agricole, Crédit Mutuel, Natixis et Société Générale) à travers la Société phocéenne de participations (SPP), mais aussi, la banque industrielle et commerciale de Chine (18 % du capital) et le britannique Standard Chartered (à hauteur de 10 %) est, depuis la semaine dernière, sur le point d’être cédé par ses actionnaires. En phase de restructuration de dette, Bourbon n’arrivera pas à honorer, au mois de décembre prochain, des obligations proches du milliard d’euros. Ses tuteurs bancaires ont alors mandaté la banque d’affaires Lazard pour entamer sa vente et espèrent atteindre 1,3 milliard d’euros de valorisation.

Le groupe qui avait fait l’objet d’un redressement judiciaire en 2020 pendant la crise sanitaire n’est pas parvenu à remonter la pente en dépit du support de ses actionnaires. Malgré des investissements considérables en 2021 pour renouveler sa flotte, les services de mobilité offshore, la maintenance et les installations d'éoliennes, il n’a pas pu dégager les revenus suffisants pour lui permettre de rembourser ses banques. Avec un chiffre d’affaires de 542 millions d’euros en 2021, celui-ci reste inférieur au seuil prévu par le plan de restructuration.

Des investisseurs du golfe en lice

Malgré un marché favorable et un chiffre d’affaires en croissance de 30 à 40 %  grâce au doublement des taux d’affrètement journaliers, celui-ci n’est pas suffisamment attrayant pour attiser l’intérêt de grands investisseurs français. Résultat ? Deux industriels des secteurs pétroliers et portuaires d'Arabie saoudite et des Émirats Arabes Unis ainsi qu’un troisième armateur soutenu par un fonds de pension ont déjà fait des offres indicatives de reprise.

Si les Chinois restent majoritairement propriétaires de la flotte à travers des contrats de crédit-bail, aucune position du ministère de l’Économie n’est pour l’heure connue. Cependant, une procédure de contrôle des investisseurs étrangers est en cours auprès du Trésor français. Quant aux modalités de reprise, totale ou partielle, elles restent à définir.

Gladys Jeune

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