Pauline Llandric, gérante de portefeuille chez AXA Investment Managers, nous explique comment le métavers est une opportunité tangible et en pleine expansion, portée par des entreprises ayant le potentiel de générer une forte croissance sur la prochaine décennie.
P. Llandric (AXA IM) : "La technologie et ses évolutions permettent toujours de résoudre davantage de problèmes qu’elles n’en créent"
Décideurs. L’année 2022 a été une année charnière pour les marchés…
Pauline Llandric. De façon générale, 2022 s’est révélée extrêmement difficile à appréhender pour les investisseurs. Les marchés boursiers mondiaux sont, depuis plusieurs mois désormais, sous une intense pression en raison d’un contexte macroéconomique et géopolitique fortement perturbé. Nous constatons notamment que les actions de croissance ainsi que les secteurs liés à la technologie ont particulièrement souffert, malgré des fondamentaux demeurant relativement solides.
Quelle est la genèse de votre fonds AXA WF Metaverse ?
Nous avons lancé ce fonds dédié au métavers en avril 2022 car nous pensons qu’il s’agit du moment propice pour investir sur cette thématique.
"Nous avons constaté que le nombre de sous-thèmes et de sociétés exposées au métavers était suffisamment large pour constituer un portefeuille"
En effet, lorsque nous avons effectué notre travail de recherche et d’analyse sur l’univers d’investissement, étape préalable et systématique à tout nouveau lancement de produit, nous avons constaté que le nombre de sous-thèmes et de sociétés exposées au métavers était suffisamment large pour constituer un portefeuille. Nous avons pu nous appuyer sur l’expérience d’AXA IM en matière d’investissement thématique à long terme, ainsi que sur l’expertise de l’équipe Thématiques en matière de stratégies liées à la technologie et à l’innovation.
Comment est reçue cette thématique par les investisseurs ?
Lorsqu’on parle de métavers, il est crucial d’avoir conscience que nous nous situons aux prémices d’une tendance extrêmement large, dont l’univers d’investissement est composé d’une multitude de sociétés œuvrant dans une pluralité de secteurs d’activité. Ces sociétés sont aujourd’hui en plein développement, au fur et à mesure que le potentiel que représente le métavers se dévoile. De plus, il est intéressant pour un investisseur de s’exposer à un thème de croissance sur du long terme, qui plus est quand une partie des sociétés sont déjà régulièrement profitables et génératrices de cash.
Pouvez-vous nous parler de l’univers d’investissement ?
L’univers d’investissement du fonds est constitué de plus de 300 titres et s’articule autour de quatre sous-thèmes :
- Gaming, offrant un moyen immersif d’explorer des mondes infinis, de créer des expériences personnalisées et d’interagir simultanément avec un grand nombre de joueurs ;
- Socialisation, le métavers permettant aux plateformes sociales de se développer et de proposer de nouvelles interactions entre les individus ;
- Travail, avec un monde professionnel plus immersif et collaboratif et permettant de concevoir des simulations 3D en temps réel ;
- Facilitateurs technologiques, englobant des secteurs comme les semi-conducteurs, les infrastructures technologiques, la cybersécurité et les paiements.
Métavers et finance verte sont-ils compatibles ?
La technologie et ses évolutions permettent toujours de résoudre davantage de problèmes qu’elles n’en créent. Le métavers n’échappe pas à la règle et, s’il pose certains défis, il offre également un grand nombre d’opportunités. Par exemple, le métavers permettra bientôt de limiter les voyages d’affaires au profit de réunions de travail immersives. Il est également important de noter que le hardware a progressé de manière non négligeable : les acteurs développent des composants informatiques consommant moins, aussi bien en phase de production qu’en phase d’utilisation, pour toujours plus d’efficacité. Globalement, le métavers est une thématique trop souvent réduite à sa fonction de loisir, au détriment de tous les avantages qu’elle représente pour les secteurs de l’industrie. Comme toute technologie, son impact sur l’environnement est conditionné à l’utilisation qui en sera faite.
