L’année 2024 a été marquée par quelques très belles opérations, que ce soit par leur montant, par les aspects stratégiques qu'elles revêtent ou par ce qu'elles disent des mutations de certains secteurs. Décideurs Magazine vous propose l'analyse de plusieurs opérations (M&A, restructuration, introduction en Bourse, etc.) emblématiques.
Deals de l'année, les opérations qui ont marqué 2024
En cette fin d’année, l’heure est au bilan. Les experts espéraient une reprise des deals pour 2024 mais la réalité leur a-t-elle donné raison? Le marché mondial des fusions et acquisitions confirme son long mais progressif redémarrage. Sur les neuf premiers mois, la valeur totale des transactions de M&A a augmenté de 10 % par rapport à la même période en 2023, soit 1600 milliards de dollars de transactions cumulées, selon le Boston Consulting Group. Les secteurs les plus dynamiques sont les technologies, les médias et communications, les institutions financières et immobilières, la consommation et les énergies renouvelables.
La France n’a pas à rougir de sa performance puisqu’elle enregistre sur la période une augmentation de 29 % de la valeur des transactions, soit plus que la moyenne européenne (14 %). Le marché hexagonal a été davantage porté par des gros deals en valeur que par un grand nombre d’opérations. Celles qui ont marqué l’année ? L’acquisition d’AXA IM par BNP Paribas, de Yoplait en Amérique du Nord par Lactalis et Sodiaal, d’Altice Media par CMA CGM, d’Unibet par FDJ sans oublier la cession d’Opella par Sanofi.
Du côté de la tech, les levées de fonds marquent le pas. Selon les prévisions publiées en novembre par Atomico, les tours de table des entreprises technologiques émergentes en Europe ne devraient pas dépasser 45 milliards de dollars cette année contre 47 milliards en 2023. C’est pourquoi, les sociétés doivent trouver d’autres sources de financement. Parmi les solutions, soutenues et sur lesquelles travaille notamment le gouvernement français : la cotation en Bourse.
De nouvelles introductions doperaient le marché des IPO, qui ne se porte pas de manière égale d’une région à une autre. Les États-Unis sont sur une bonne lancée avec 130 IPO réalisées au cours des neuf premiers mois de 2024 (contre 101 l’année précédente) pour un volume d’émission de 27,3 milliards de dollars (contre 19,4 milliards de dollars), d’après EY. À l’inverse, la Chine (-62 % en nombre et -73 % en volume d’émission) et l’Europe (-12 % et +42 %) connaissent une année plus mitigée.
Qu’attendre de 2025 ? Les nombreuses échéances électorales qui ont eu lieu en 2024 ont créé de l’attentisme. Certains experts voient la fin de cette période comme un argument en faveur de la reprise, d’autres s’inquiètent de potentiels remous géopolitiques à venir. Par ailleurs, les incertitudes autour des taux continuent de nourrir la temporisation. Néanmoins, pour croître, les entreprises ont besoin de mener des transactions à bien mais aussi de s’adapter aux changements technologiques, et les fonds d’investissement disposent de réserves records à faire fructifier. À voir quels chemins emprunteront les acteurs économiques compte tenu de ces paramètres.
Rodolphe Saadé. L'arme anti-Bolloré ?
Synopsys-Ansys. Un poids lourd de la tech nait dans l'ombre
Shiseido-Dr Dennis Gross. Plein pot sur soins de peau
Bouygues Telecom-La Poste Mobile. La mariée était trop belle
HR Path. À la table des grands
BNPP AM-AXA IM. Création d’un géant
Sanofi. Sueurs froides pour le Doliprane