Les élections européennes approchent. Notre dossier spécial vous permettra de comprendre les principaux enjeux pour les partis politiques, les Français et le futur de l’UE.

En France, les élections européennes sont toujours paradoxales. Il s’agit de voter pour le futur de l’UE à laquelle les Français s’intéressent de plus en plus, les partis ne cessent de clamer qu’il faut avant tout évoquer les enjeux transnationaux. Pourtant, scrutin après scrutin, c’est toujours l’aspect national qui prime. Le cru 2024 n’échappe pas à la règle. Chacun concocte sa stratégie en ayant avant tout les yeux rivés vers 2027, année où un nouveau président de la République et une nouvelle Assemblée nationale seront désignés.

La gauche, plus désunie que jamais, se divise en deux écoles : LFI prône le radicalisme, axe sa campagne avant tout sur Gaza et "l’après-Macron" en espérant mobiliser la jeunesse et les quartiers populaires. Le PS, porté par Raphaël Glucksmann, cherche à renouer avec la social-démocratie traditionnelle. Les deux camps ne comptent pas leurs coups et s’engagent dans un duel sans pitié pour le leadership à gauche. Les Insoumis auront à cœur de ne pas affaiblir Jean-Luc Mélenchon qui rêve toujours de l’Élysée. Le PS va tout faire pour montrer que l’insoumission est une impasse. Pris en sandwich, les écologistes peinent à se positionner.

À droite aussi, l’action au Parlement européen semble secondaire. Le RN se centre avant tout sur ses sujets nationaux de prédilection tels que l’insécurité et l’immigration. La tête de liste Jordan Bardella ne cesse de clamer qu’il demandera la dissolution de l’Assemblée nationale en cas de victoire le 9 juin et se positionne en premier ministrable, notamment en débattant avec Gabriel Attal. En attendant, il fait tout pour se dédiaboliser, esquive le débat, évite les boulettes. Grosse nouveauté, il attire les cadres et les seniors de droite. Une menace pour LR qui joue gros également. 8,5 % aux européennes en 2019, 4,8 % en 2022, entre 6 % et 8 % pour les prochaines européennes : coincé entre le lepénisme et la majorité, la droite gaulliste court le risque de devenir une simple force d’appoint et de perdre sa culture de gouvernement. Reconquête !, pour sa part, a besoin d’un score supérieur à 5 % pour avoir des eurodéputés, des financements et éviter de devenir un groupuscule identitaire.

À bord du vaisseau macroniste, l’heure est à la tempête. L’engagement européen n’a jamais été sacrifié sur l’autel du "en même temps" et les électeurs pro-UE auraient toutes les raisons de voter pour Valérie Hayer. Mais, sur le plan intérieur, Emmanuel Macron et son camp souffrent de l’usure du pouvoir. La réalité française, hélas, l’emporte toujours.

Extrême droite, divisée comme jamais

La dernière carte d'Eric Zemmour

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Macronie, un scrutin périlleux

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