Quatre ans après sa défaite, Donald Trump est de retour à la Maison-Blanche. L’heure de faire le bilan des premières mesures environnementales prises par le 47e président des États-Unis.
Donald Trump : un second mandat déjà catastrophique pour l'environnement
Le premier mandat de Donald J. Trump n’avait pas exactement été un modèle d’écologie, même si une certaine inertie de l’appareil d’État américain l’avait empêché de faire trop de dégâts. Pour ce second round, le nouveau président s’est révélé bien plus agressif, multipliant les executive orders dès le premier jour de son investiture.
Adieu, accords de Paris (encore…)
Sa première décision, qui aura sans doute le plus de répercussions, est de se désengager une nouvelle fois des accords de Paris. Les États-Unis rejoignent ainsi le club exclusif des pays non signataires, comprenant l’Iran, la Lybie et le Yémen. Pour le deuxième plus gros émetteur de CO2, c’en est donc fini des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre – même si le renoncement aux accords ne prendra effet que dans un an.
En parallèle, Donald Trump attaque les énergies renouvelables de front. S’il promet de tout faire pour augmenter la production d’énergie du pays, il refuse d’avoir recours au solaire et à l’éolien. L’attribution de permis pour des éoliennes sur les terrains fédéraux a ainsi été gelée.
Pour produire plus d’énergie dans une période d’explosion de la demande, le républicain a une solution : les énergies fossiles. Il a fait de « Drill, baby, drill ! » (« Fore, bébé, fore ! ») la nouvelle devise de sa politique énergétique. Il promet d’attribuer de nouveaux permis de forage et de création de pipelines, et d’une manière générale de se débarrasser de nombreuses règles entourant les hydrocarbures. Pas sûr cependant que l’industrie suive le mouvement, alors que le prix assez bas du baril rend des investissements potentiels peu ou pas rentables. Dans le même ton, Donald Trump a appelé à construire de nouvelles centrales à charbon. Mais là encore, l’industrie semble réticente : le gaz naturel est à la fois moins cher et plus facile à extraire pour alimenter des centrales thermiques.
Des industriels pour protéger l’environnement
Pour tailler dans la régulation environnementale, le président Trump a choisi de nommer à la tête de l’EPA (Environnemental Protection Agency, l’agence de protection de l’environnement nationale) une dream team d’anciens lobbyistes et avocats des industries pétrochimiques. Des profils bien plus qualifiés que lors de son premier mandat, par ailleurs nommés extrêmement rapidement. Le démantèlement des règles environnementales devrait donc malheureusement être bien plus rapide et surtout bien moins facilement contestable devant les tribunaux. Parmi les grands chantiers qui attendent cette nouvelle équipe, la révocation du plan de l’administration Biden visant à ce que la moitié des véhicules vendus en 2032 aux États-Unis n’émettent pas de carbone.
Décisions américaines, conséquences mondiales
La véritable étendue de l’application de ces mesures n’est pas encore connue. Mais ce qui est sûr, c’est que leurs conséquences ne se limiteront pas au pays de l’Oncle Sam. Lors du sommet de Davos, le nouveau président s’est attaqué frontalement aux réglementations de l’Union européenne comme la CSRD, les qualifiant de « très injuste[s] envers les États-Unis, et très mauvais[es] ». Il faut donc s’attendre à ce que de tels textes soient mis dans la balance diplomatique, alors qu’une guerre commerciale entre Bruxelles et Washington semble inévitable. La tentation d’un nivellement par le bas, justifié par le maintien de la compétitivité, n’est pas à exclure. Et ce ne sont pas les récentes offensives de Stéphane Séjourné contre la CSRD qui nous rassureront sur ce point…
François Arias