Dans l’ombre et la discrétion, Sofinord va assurer une partie de l’accueil et de la sécurité lors de la période olympique. Beaucoup de pression en perspective, mais pas de quoi effrayer Patrick Thélot, PDG et fondateur du groupe.

Échanges passionnés sur le général de Gaulle, la bataille de Bir Hakeim, la voile, les îles Marquises, la politique industrielle, le parcours de ses cinq enfants… Patrick Thélot est un homme affable et serein. Pourtant, le PDG de Sofinord aurait toutes les raisons d’être stressé. Sa société va assurer une partie de l’accueil et de la sécurité lors des Jeux olympiques de Paris. Les pouvoirs publics sont sur les dents, l’empereur du service un peu moins. "Pas de quoi paniquer, c’est notre métier. Et puis j’ai été habitué à travailler avec les clients les plus exigeants comme la Fédération française de tennis", glisse l’entrepreneur sourire aux lèvres.

Accueillir

Le Comité d’organisation a fait confiance à Mahola, l’une des filiales de Sofinord pour assurer l’accueil et l’orientation des visiteurs sur des sites stratégiques comme les ponts de Paris lors de la cérémonie d’ouverture, le Stade de France, la piscine olympique ou encore le site de Roland-Garros sur lequel les équipes du groupe travaillent depuis des années. "Notre force est de pouvoir mobiliser environ 3 000 hôtes et hôtesses expérimentés, capables de parler plusieurs langues, de faire preuve de courtoisie, d’éducation, bref d’incarner ce que la France fait de mieux", se réjouit le dirigeant dont l’une des plus grandes fiertés est d’être le prestataire du Musée du Louvre "qui ne sera pas délaissé pour autant".

Surveiller

Aux troupes de Patrick Thélot de tordre le cou au cliché du Français ronchon et peu adepte des langues étrangères. Autre défi : aider les pouvoirs publics et la myriade de sociétés privées à surveiller les sites olympiques mais aussi les aéroports grâce à ICTS, autre filiale de Sofinord. "Là aussi, nous disposons d’une grande expérience, d’un vivier de personnes qualifiées habituées à sécuriser des événements ou des lieux tels que les boutiques LVMH." Alors que des voix s’inquiètent du manque de professionnalisme de certains spécialistes de la sécurité, Sofinord garantit que le millier de vigiles déployés sur place sont "au-delà des standards attendus et rodés à ce type de contexte".

"La France excelle à organiser des événements accueillant un public nombreux sur plusieurs semaines. Les pouvoirs publics savent gérer, les prestataires aussi"

"Manne financière"

Si Patrick Thélot est zen, c’est sûrement lié à sa longue expérience. Il a créé son groupe en 1974 en partant de rien. Désormais, la société familiale compte plus de 35 000 salariés, une multitude de filiales et réalise 55 % de son chiffre d’affaires à l’international. Pour l’entrepreneur, les JO sont "une manne financière". Pourtant, celui-ci a les reins solides puisqu’il se targue d’enregistrer une "croissance à deux chiffres chaque année depuis trente ans et de ne s’être jamais endetté".

Confiance et émerveillement

Le septuagénaire est immunisé contre deux maladies françaises : l’autodénigrement et le pessimisme. Il assure avoir suffisamment parcouru le monde pour assurer que "notre pays excelle à organiser des événements accueillant un public nombreux sur plusieurs semaines. Les pouvoirs publics savent gérer, les prestataires aussi. En matière d’accueil et de sécurisation, les Français sont les meilleurs du monde", affirme-t-il par "expérience plus que par chauvinisme".

Bien entendu, l’émerveillement sera au rendez-vous et Patrick Thélot se « sent comme un enfant » à l’idée de voir Paris devenir le centre du monde. En dépit de son assurance, il conçoit "qu’un plantage n’est pas à exclure". C’est la règle du jeu. "Entreprendre c’est prendre des risques et j’aime ça. Sinon je serais parti à la retraite à bord de mon voilier pour cingler vers des lieux paradisiaques." Les îles Marquises par exemple.

Lucas Jakubowicz

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