Alexandra Cohen Jonathan, fondatrice de Tamaris Avocats revient sur la dynamique de développement du cabinet créé au début de l’année 2021. Elle partage aussi sa vision des problématiques actuelles qui préoccupent de nombreuses organisations : comment fidéliser les talents et comment anticiper les risques.

Décideurs. Comment a évolué Tamaris depuis sa création en 2021 ?

Alexandra Cohen Jonathan. La création de Tamaris Avocats a suscité un réel engouement chez nos clients. Notre activité a connu un beau développement qui se consolide sur l’année 2022. Nous avons aussi élargi l’expérience de nos collaborateurs. Le cabinet leur permet de se former sur des dossiers dont les enjeux sont variés et les niveaux de complexité différents. L’idée que je poursuis est de faire évoluer chacun, progressivement, par palier. D’ailleurs, cette année, deux collaboratrices du cabinet ont été remarquées dans des classements de cabinets d’avocats.

Nos secteurs d’intervention sont multiples : garanties d’assurances, responsabilité professionnelle ou encore contentieux de sinistres. Le conseil peut parfois déboucher sur du contentieux. Nous sommes aux côtés des assureurs lorsqu’ils ressentent le besoin d’être assistés et qu’ils recherchent des compétences spécifiques. Nous intervenons particulièrement dans les domaines du risque industriel et de la responsabilité civile du fait des produits. Sur ce sujet, j’ai d’ailleurs coécrit avec Bernard Cazeneuve un livre paru en mars 2018.

Pour autant, au sein de Tamaris Avocats, il faut entendre ce domaine de compétences au sens large : vices, défauts de conformité, opérations de retrait, rappel et chaînes d’actions récursoires contre les fabricants de composants. La responsabilité professionnelle fait aussi partie de nos domaines d’intervention et nous avons acquis la capacité de pouvoir gérer les dossiers de masse. Nous faisons aussi partie d’un réseau de confrères à l’étranger. J’ai d’ailleurs rejoint l’Union internationale des avocats (UIA), comme deux de mes collaboratrices, et je suis vice-présidente de la commission assurance de cette organisation non gouvernementale. Cela permet de renforcer les liens avec nos homologues sur nos différentes practices.

Comment parvenez-vous à attirer et fidéliser vos collaborateurs ?

Ce qui distingue le cabinet, c’est l’appétence pour les sujets d’assurance de l’ensemble des collaborateurs. Ils ont tous adopté une démarche de bienveillance les uns envers les autres. Et souhaitent grandir ensemble, vivre une aventure commune. Nous essayons de transmettre cette philosophie et nous recherchons ces valeurs chez nos futurs collaborateurs, au-delà des compétences techniques attendues. C’est d’ailleurs dans cet esprit que j’ai créé le cabinet. Certains entretiens de notre processus de recrutement se déroulent sans moi, pour laisser plus de liberté aux candidats et aux collaborateurs lors de leurs échanges.

"Nous souhaitons grandir ensemble, vivre une aventure commune"

De manière générale, la question de l’attraction et de la fidélisation des talents est aujourd’hui prégnante. Aujourd’hui, les modèles de réussite des jeunes sont différents de ceux des générations précédentes : ils sont décrits comme ne recherchant pas uniquement la meilleure rémunération, mais un endroit où l’on est en harmonie avec soi-même au travail. On constate une quête de sens globale. L’on doit donc veiller au bien-être des collaborateurs. Il faut les faire travailler sur des dossiers qu’ils prennent plaisir à traiter pour leur donner envie de s’investir. C’est un sujet qui suscite l’intérêt et des cabinets d’avocats et des entreprises. J’espère que la bienveillance et le bien-être sont des tendances générales. Elles pourraient d’ailleurs devenir un critère qui préside au recrutement des talents, mais aussi une exigence des clients. Tous les ans, des classements où il fait bon travailler de type "great place to work" sont publiés et mettent en lumière les entreprises respectueuses de leurs salariés.

Quelle est votre perception sur les grands risques de notre époque ?

Les grands risques actuels sont assez variés. Je pense en premier lieu au risque cyber. Les enjeux portent tant sur l’assurabilité que sur l’étendue de la couverture du risque cyber, mais également sur les conditions imposées par les assureurs aux entreprises.

Vient ensuite le risque climatique. Lors du prochain congrès de l’Union internationale des avocats qui se déroulera en octobre prochain, l’intervention de la commission Assurances sera consacrée à cette thématique. Pour la préparer, elle s’associera aux commissions Environnement et Agroalimentaire de l’UIA. Le risque climatique est considérable et c’est ce qui le rend fascinant. Il a des incidences sur les transports, sur l’agroalimentaire et bien sûr il induit des risques corporels. Pour les assureurs, ce qui est nouveau avec ce risque, c’est son lien avec l’assurance paramétrique. On voit arriver de nombreux concurrents sur ces sujets et notamment des start-up. À l’instar ce qui s’est passé il y a plusieurs années pour le risque incendie, aujourd’hui, les assureurs spécialisent en interne des équipes techniques pour dispenser du conseil en amont et anticiper les impacts du changement climatique. En entreprise, le risque climatique doit être géré en amont : comment est-ce que je fais pour éviter qu’il ne survienne puis comment je place une partie du risque à l’extérieur ? Autrement dit, il s’agit d’avoir une vision globale et c’est que ce que je fais. Cela m’amène aux réflexions suivantes : qu’a fait l’entreprise pour se protéger en amont ? Que va porter l’assureur ? Que va porter le fournisseur ou le client ?

Pour finir, il faut considérer les risques politiques qui sont causés par les situations politiques des pays. C’est un domaine de l’assurance qui peut presque sembler « en dehors de l’assurance ». Ces risques politiques, grandissants, ont pour conséquence de rendre les pays instables, cette instabilité se répercutant notamment sur la supply chain de laquelle les assurés sont très largement dépendants avec la mondialisation et pouvant déboucher par exemple sur une gestion des stocks complexe.

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