Dans le petit milieu des business angels, Alexandre Berriche est connu comme le loup blanc pour sa capacité à investir avec succès de "petites sommes" dans des centaines de start-up. Tout en continuant à gérer sa société.

Certains collectionnent les cartes Pokémon, d’autres les timbres ou les boîtes d’allumettes. Alexandre Berriche, lui, a opté pour les deals. Depuis 2018, le trentenaire a déjà parié sur près de 130 start-up.

Passion précoce

Cette passion qu’il qualifie de "dévorante" est née en 2018. "À cette époque, un ami m’a parlé de l’opportunité d’investir dans une petite start-up et de rejoindre son board, c’est comme cela que j’ai mis le doigt dedans." Dans les mois qui suivent, Alexandre Berriche passe de l’autre côté du miroir et lance Fleet, société BtoB spécialisée dans la location, la sécurisation et la maintenance de parcs informatiques. Ce qui ne l’empêche pas de continuer son travail de business angel en parallèle de sa fonction de CEO. Selon lui, les deux activités sont complémentaires.

Complémentarité

"Rencontrer des entrepreneurs au quotidien m’aide à améliorer les performances de ma propre société », se réjouit celui dont le hobby lui permet de "découvrir de nouvelles méthodes de vente, de marketing tout en améliorant mon personal branding".

Son rôle de patron lui est utile pour identifier des forces cachées, mais aussi des red flags susceptibles de mettre la puce à l’oreille des investisseurs. Outre le business model, Alexandre Berriche accorde une grande attention à la gouvernance : "Par exemple, lorsque deux co-fondateurs ont des rôles mal répartis, que l’un coupe la parole à l’autre durant un pitch, mon instinct et mon expérience me déconseillent d’aller plus loin."

"Lorsque deux co-fondateurs ont des rôles mal répartis et se coupent la parole durant un pitch, mon instinct et mon expérience me déconseillent d'aller plus loin"

Une méthode bien rodée

La stratégie d’Alexandre Berriche ? Miser des sommes relativement faibles, soit un ticket entre 20 000 et 75 000 euros. Mais le faire de manière massive et ne pas se cantonner aux frontières de l’Hexagone : "Depuis deux ans, mes investissements se font pour moitié à l’international." Malgré son rôle de "follower", sa présence et son flair incitent souvent d’autres business angels ou fonds à le suivre.

Motivé par la performance, ce patron-investisseur peut se réjouir de voir certains de ses poulains prendre de l’envergure. Parmi eux, la start-up française spécialisée dans l’IA H qui a levé 220 millions de dollars en mai, ou encore la fintech Finary. "Au-delà du retour sur investissement et de la culbute financière, c’est tellement gratifiant de voir que l’on a eu le nez creux !", avoue-t-il.

Les collectionneurs sont souvent taraudés par la même crainte, celle de ne plus trouver de quoi étancher leur soif d’acquisition. Pour le moment, Alexandre Berriche est immunisé puisqu’il confie recevoir chaque jour entre deux et trois invitations à investir.

Lucas Jakubowicz

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