Jean-Pierre Martel : L'agitateur

« J’ai été assez gâté cette année… », murmure gaiement Jean-Pierre Martel. L’avocat incontournable du M&A français a effectivement de quoi se réjouir. Si 2015 ne s’est pas révélée aussi riche en deals que 2014, l’homme de loi compte parmi ses victoires la très médiatisée « affaire Tapie ». C’est en tant que conseil du Consortium de réalisation (CDR), chargé de la liquidation des actifs du Crédit lyonnais, qu’il a obtenu la révision de la sentence arbitrale en février dernier, suite à un recours déposé en juin 2013. « Cela a été un coup de tonnerre?: personne n’était confiant?! », apprécie celui qui a également épinglé à son palmarès la cession de la branche énergie du groupe Alstom à General Electric. Mais à bien écouter maître Martel, ce ne sont guère ses succès qui occupent ses pensées. L’accélération de l’internationalisation, le manque d’unité fiscale à l’échelle européenne ou encore les conditions d’une juste compétition sont autant de sujets susceptibles de le piquer au vif. « Comment peut-on appliquer les mêmes règles en Allemagne et en Grèce?? C’est impossible. Il faut choisir?! », réclame l’avocat. Pour lui, l’heure de la révolution culturelle a sonné en France. « Il y a un problème d’état d’esprit dans notre pays », scande l’homme de droit qui n’aspire qu’à provoquer un électrochoc.

Décideurs. Si vous aviez un vœu à formuler pour cette nouvelle année??

Jean-Pierre Martel. Il est urgent de rendre son attractivité à notre pays. À l’idéologie politique, il faut préférer la création de richesses. Et pour cela, il est essentiel de faire souffler un vent de libertés. À l’heure actuelle, si vous souhaitez travailler le dimanche en France, vous ne pouvez pas. Cette hyper-régulation est totalement irréaliste dans notre monde actuel.

Pourquoi on parie sur lui?: il pourrait accompagner des opérations d’envergure dans les télécoms et les médias.

Taux de réussite?: 49 %

Sa réputation?: philanthrope, Jean-Pierre Martel est l'un des fondateurs de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière.

Émilie Vidaud