Cabinets d'avocats d'affaires : les plus belles performances en 2015
Qui peut prédire à quoi ressemblera le marché des services juridiques dans vingt ans ? Les repères établis dans le marbre des lois de déontologie et de confraternité se redessinent. À présent, les maîtres mots sont concurrence et innovation. Le temps de la prospérité, durant lequel chaque modèle de cabinet trouvait sa place, est terminé. Aujourd’hui, seuls les meilleurs, les mieux structurés pour répondre aux attentes des directions juridiques et des dirigeants d’entreprise, parviennent à croître.
Durant l’année écoulée, les indices forts de ce nouveau paysage se sont multipliés. On y retrouve la résistance des plus gros réseaux de cabinets, installés à Paris depuis parfois un demi-siècle, et les performances des structures totalement adaptées aux exigences des entreprises, des cabinets de niche qui fournissent un service ultra-spécialisé (Capstan, Fromont Briens ou encore Flichy Grangé Avocats) aux boutiques créées pour offrir du sur-mesure. Ensuite, comptent réellement ceux qui font le marché du droit par autorité, Darrois Villey Maillot Brochier et Bredin Prat en tête, présents sur les plus beaux deals d’année en année. Ce sont ainsi les cabinets français qui occupent les meilleures places dans le classement du Décideurs 100.
Un CA/avocat qui frôle le million d’euros
Les chiffres en témoignent. Cette année, Darrois frôle le million d’euros de chiffre d’affaires par avocat (avec 990 909?euros), concurrençant presque les scores réalisés par les cabinets aux États-Unis. Il devance dans tous les cas de 200 000?euros le deuxième cabinet du classement, Shearman & Sterling.
D’autres signes positifs sont d’ordre général : une augmentation des revenus des cabinets de 3,5?% par rapport à l’année dernière, du chiffre d’affaires par associé (+ 1,5 %) et du nombre d’avocats (+ 9 % en dix ans). Le marché du droit se porte bien, les demandes sont simplement de plus en plus ciblées. L’étude Altman Weil 2013 Chief Legal Officer Survey1 relève par exemple que le montant des honoraires n’est pas l’élément le plus critiqué par les directeurs juridiques, loin de là. Arrivent en tête le manque de transparence dans la facturation, les révisions trop fréquentes du prix annoncé et le manque d’adaptation du prix au résultat obtenu.
(1) Étude menée par la société Altman Weil, consultants spécialisés dans le domaine des cabinets d’avocats et du marché du droit citée par le blog de l’agence Eliott & Markus.
Les données clé en un coup d’œil
Le Décideurs 100 permet de donner une vision large de l’évolution de la profession d’avocats d’affaires, avec des chiffres qui progressent d’année en année, et une rétrospective sur dix ans. Élément notable cette année : le chiffre d’affaires des cabinets réunis dans l'étude a augmenté de 3,49 % en un an.
Les créations de cabinets
Comme chaque année, 2015 a été marquée par la création de plusieurs cabinets d’avocats. Le Décideurs 100 confirme que les cabinets fondés par des associés - et non plus par les collaborateurs - sont de plus en plus nombreux, comme Advocacy 4, Fréget-Tasso de Panafieu ou Schmidt Brunet Litzler. L’année 2015 est aussi celle de l’installation d’avocats de renom à leur propre compte : Pierre Mayer qui a quitté Dechert, Marc Vaslin qui exerçait auparavant chez Scotto & Associés ou Pierre Pintat, associé fondateur de Parme Avocats.
Sommaire
1. Cabinets d'avocats d'affaires : les plus belles performances en 2015
2. L'hyperspécialisation au service de la gestion des crises
3. Firmes internationales : fusions sur fusions, ou comment résister