Le groupement d’intérêt public Les Entreprises s’engagent publie avec OpinionWay un baromètre sur l’engagement des entreprises. Si la prise de conscience est bien là, des freins subsistent.
RSE : les entreprises attendent davantage de l’État
Bonne nouvelle. Les entreprises ont de plus en plus conscience de la nécessité d’œuvrer pour l’environnement et la société. Selon un baromètre OpinionWay pour Les Entreprises s’engagent dévoilé en octobre, les dirigeants s’accordent même à 85 % pour dire qu’en France ils devraient aller plus loin dans leurs engagements. Si cette prise de conscience s’avère une avancée majeure, concrètement, les sociétés ont encore une belle marge de progression pour répondre aux défis d’aujourd’hui et de demain.
Des actions inégales
Quatre entreprises sur cinq ont mis en place des pratiques sociales et environnementales plus vertueuses. Mais ce taux masque des pratiques à géométrie variable : seuls 21 % des dirigeants estiment que leur entreprise a bien avancé sur ce sujet quand 59 % reconnaissent ne pas encore être à la hauteur des enjeux. Leurs domaines de prédilection dans le social : les luttes contre les discriminations religieuses, sexuelles, territoriales ou d’origine sociale (89 %), l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes (87 %), la qualité de vie au travail (81 %) et l’engagement en faveur de la jeunesse (80 %). Et pour le volet environnemental, la lutte contre le gaspillage énergétique (84 %), des politiques d’achat durable (72 %), des solutions énergétiques moins énergivore (64 %), etc.
"Pour faire évoluer et progresser les pratiques sociales et environnementales des entreprises, deux principaux acteurs sont identifiés par les dirigeants d’entreprises français : ce sont avant tout l’État (48 %) et les grandes entreprises (41 %) qui doivent porter cette responsabilité", précise le baromètre. Viennent ensuite les collectivités territoriales, les citoyens, les PME et les ONG. Par ailleurs, un dirigeant sur trois estime que l’ensemble des acteurs doivent être impliqués. La majorité d’entre eux attendent de l’État qu’il joue un rôle de facilitateur en proposant des outils et en les aidant à coopérer avec les autres parties prenantes. Sans grande surprise, ils se montrent moins nombreux à souhaiter qu’il crée de nouvelles normes.
Faciliter l’information et le dialogue
Les patrons qui n’ont pas encore engagé d’actions expliquent leur position par un manque de moyens humains et financiers. Les dirigeants déplorent également le déficit d’information concernant les dispositifs existants. C’est là qu’intervient Les Entreprises s’engagent. Créée par Emmanuel Macron, portée par Élisabeth Borne alors ministre du Travail avant qu’Olivier Dussopt ne reprenne le flambeau, cette communauté est animée et financée par le gouvernement et des entreprises mécènes. Son but, comme son nom l’indique : aider les entreprises à s’engager.
"Nous sommes convaincus que, par définition, l’engagement est une dynamique volontaire mise en place par l’entreprise qu’il ne faut pas casser, estime Sylvain Reymond, directeur général des Entreprises s’engagent. Nous devons travailler dans une logique de facilitation et sans attendre que les entreprises présentent le même niveau de maturité sur tous les sujets. L’important, c’est qu’elles progressent."
Le groupement d’intérêt public entend bien étendre son influence et proposer toujours plus d’informations sur les dispositifs existants ainsi que des dialogues et des rencontres entre les différents acteurs afin de porter cette dynamique. Objectif : 150 000 entreprises engagées à travers sa plateforme d’ici à 2027 contre 70 000 actuellement.
Olivia Vignaud