M. Gaudin (Chateauform') : "Se réunir reste essentiel"
Décideurs. Comment décririez-vous la culture RH de l’entreprise ?
Magaly Gaudin. Chateauform’ ce sont 70 lieux possibles, que nous appelons "maisons", en Europe avec une jolie palette d’expériences offertes à nos clients. En effet, nous proposons des maisons au vert ou en ville, ou encore des maisons Event pour des événements en grand. Notre raison d’être est d’apporter de la chaleur ajoutée aux séminaires, aux événements et aux formations d’entreprises.
Chateauform’ regroupe 1 800 talents et la politique RH s’articule autour de trois piliers : une pyramide hiérarchique inversée, des valeurs fortes et un management différenciant.
Le client se trouve en haut de la pyramide hiérarchique ; ensuite nous avons nos hôtes qui gèrent les maisons où sont reçus nos participants ; et enfin nos maisons de famille, c’est-à-dire nos différents bureaux où se retrouvent les métiers supports et le comex.
Chateauform’ se différencie aussi par ses valeurs : esprit de famille, amour du client, audace, loyauté, apprentissage, rigueur et performance, pas d’attribution de la contribution. Ces sept valeurs sont notre cadre quotidien. Et la culture managériale du groupe s’articule autour d’elles.
Nous avons pour habitude de dire que nous manageons par les valeurs et non par les règles. Toute entreprise doit bien sûr suivre les règles de son environnement, mais avoir des valeurs est un prisme suffisant pour prendre des décisions.
Et pour faire vivre cette culture, nous avons des mots pour le dire : "talents" et pas "salariés" car les personnes qui rejoignent l’aventure mettent leurs talents au service de la "chaleur ajoutée".
Sur le savoir-faire du leadership, nous avons au sein de la Pépinière des talents, qui est notre université d’entreprise, un programme de leadership construit et animé en interne et qui allie méthode et culture Chateauform’.
"Une grande accélération du digital"
La crise sanitaire a-t-elle transformé durablement le business de Chateauform’ ?
Du jour au lendemain tout s’est arrêté. Notre seul objectif a été de survivre. Chateauform’ est, dans le bon sens du terme, un guerrier. Nous n’avons jamais baissé les bras. Et tout a été mis en place pour sauver l’entreprise et son écosystème. La conviction qui primait était que le fait de se réunir est essentiel. Le digital était déjà en trame de fond mais la crise nous a obligés à accélérer ce chantier. Rapidement Chateauform’ a pu proposer une grande palette de possibilités. Des studios ont été mis en place dans les maisons pour permettre aux collaborateurs de se rapprocher et de continuer à faire vivre leur business. Le système hybride perdure aujourd’hui puisque nos clients sont des entreprises internationales du CAC 40 et que les voyages ne sont pas toujours possibles. Chateauform’ est reconnue comme une entreprise humaniste, qui met l’humain au cœur de ses décisions.
Comment avez-vous redonné le goût du collectif à vos clients et à vos talents ?
Les clients de Chateauform’ ont eu plaisir à se retrouver car ils vivent une expérience qui leur permet d’être eux-mêmes, comme s’ils étaient chez eux. Nous l’appelons "la chaleur ajoutée", ingrédient essentiel pour le succès des séminaires. Il n’y a plus de barrières hiérarchiques.
Chateauform’ est une entreprise de présentiel, donc pour les talents, se retrouver sur le lieu de travail - que nous appelons "maisons de famille" - était naturel. La possibilité de travailler depuis d’autres lieux, ou en télétravail, leur est offerte mais elle reste peu utilisée.
Propos recueillis par Anne Laure Blouet Patin