Portage salarial : une option vers une sécurisation des travailleurs de l’immobilier ?
Montée en puissance des agents commerciaux indépendants dans l’immobilier
Début mars 2021, CCI France évaluait à 53,5 % le pourcentage d’attestations qu’elle a octroyées à des agents commerciaux indépendants, contre 51 % seulement 11 mois auparavant. Cette part pourrait même avoisiner les 70 % si des statistiques fiables étaient disponibles.
Cette forme de travail séduit les professionnels de la transaction immobilière, de plus en plus nombreux à se lancer. Les jeunes, en particulier, ne cachent pas leur intérêt pour l’autonomie et l’entrepreneuriat. En parallèle, les réseaux de mandataires se multiplient rapidement. Les entreprises l’ont bien saisi : pour attirer et fidéliser les collaborateurs, elles leur donnent le choix entre être salarié, notamment grâce au statut du négociateur salarié VRP, ou exercer en qualité d’indépendant.
Pour la FNAIM, le changement des modèles traditionnels impose de sécuriser les liens entre tous les membres de la force de vente et les agences immobilières de tous types. Face à la montée en puissance des indépendants, le syndicat numéro un des professionnels de l’immobilier en France s’est interrogé sur leur situation et le cadre légal et opérationnel d’exercice de leur activité. Ses préoccupations portent sur leur meilleure intégration, mais aussi anticiper leur évolution corporatiste.
Les 10 recommandations de Laurent Grandguillaume
Pour établir cet état des lieux, la FNAIM a fait appel à l’ancien député Laurent Grandguillaume, par ailleurs vice-président de la Fondation Travailler Autrement. Ce dernier a rendu un rapport comportant dix préconisations s’articulant autour de trois piliers : le dialogue, la confiance et le contrat :
Doter la FNAIM d’un observatoire consacré aux transformations de l’emploi et du travail. Publier annuellement un baromètre public sur les thématiques de l’emploi, des parcours et des transitions professionnelles. Collaborer avec l’Insee, CCI France et le groupement Infogreffe pour la création d’outils fiables de recensement des agents commerciaux et des négociateurs immobiliers. Organiser régulièrement des rencontres avec les représentants de tous les indépendants. Établir un modèle de contrat commercial s’adaptant à la démocratisation du portage salarial et des conséquences sur les relations avec les agents immobiliers et les réseaux. S’appuyer sur les bonnes pratiques d’autres secteurs pour actualiser le contrat commercial type en tenant compte des nouveautés associées au RGPD, aux obligations de confidentialité, à la propriété intellectuelle, aux conditions de résiliation… Proposer aux non-salariés une plateforme de services incluant un label certifiant de la qualité de leurs prestations. Compléter le Cerfa avec une case pour chaque catégorie d’indépendant (apprenti, associé, conjoint collaborateur, salarié en portage salarial, stagiaire) Étoffer le catalogue des formations destinées aux professionnels de l’immobilier. Mettre à jour le Certificat de qualification professionnelle (CQP) de branche afin de répondre aux besoins de numérisation liés au paritarisme.La qualité du travail effectué a été saluée par le président de la FNAIM, qui a tenu à souligner l’importance pour le syndicat de mieux comprendre la mutation qui s’opère sur le marché afin de réfléchir à ses futures actions. Jean-Marc Torrollion s’est dit très intéressé par les mesures relatives à la formation, les exigences croissantes des clients requérant une montée en compétences continue des professionnels. Mais surtout, la population des indépendants étant amenée à grandir, renforcer les relations entre ces derniers et les agences et accompagner les agents commerciaux sont des objectifs prioritaires.