L’éthique en entreprise à l’épreuve de la crise
Alors que sont annoncés les premiers plans sociaux et autres licenciements, certains donnent une espérance de vie limitée au "monde d’après" forcément plus juste, plus vert et plus intègre. En effet, face à la multiplication des faillites et à l’explosion des déficits, il est permis de douter que l’éthique demeure inscrite au cœur de la "raison d’être" des entreprises.
Ce doute, une étude menée par EY auprès de 3 000 salariés de grandes entreprises le confirme. Pour 90% des personnes interrogées, la crise pourrait remettre en cause grands principes affirmés ces dernières années à grand renfort de chartes ou de codes éthiques.
Exit donc l’intégrité des "bonnes pratiques" des organisations mais aussi des comportements individuels. 30% des répondants se déclarent prêts "à agir de façon non éthique pour booster leur carrière ou obtenir un meilleure salaire". Chez les collaborateurs juniors, les attentes à l’égard du management sont fortes. 60% d’entre eux pensent que le management manque d’intégrité contre 55% chez les membres des comités de direction. Cette différence de perception souligne combien des efforts doivent encore être menés en termes de communication et de mobilisation sur les sujets liés à l’intégrité.
30% des répondants se déclarent prêts "à agir de façon non éthique pour booster leur carrière ou obtenir un meilleure salaire"
L’étude révèle néanmoins que les tentatives de réconcilier économie et éthique n’ont pas été totalement vaines. Pour 98% des personnes interrogées, l’intégrité reste un atout de poids pour les entreprises. La relance de l’économie pourrait, dès lors, se présenter comme l’occasion rêvée de développer davantage la responsabilité sociale des grandes entreprises comme le souhaitent 73% des Français d’après une enquête Pytheas-OpinionWay.
Marianne Fougère, Anaïs Le Bomin