Anne-Marie Husser (Amazon) : «60% de nos postes cadres sont pourvus via la mobilité interne »
Décideurs. Combien de salariés travaillent pour Amazon en France ?
Anne-Marie Husser. 7 500 collaborateurs sont employés chez Amazon France dans de nombreux secteurs : logistique, distribution, cloud computing, régie publicitaire… Nos fonctions cadres sont essentiellement situées dans notre siège social de Clichy ainsi que dans les locaux d’Amazon Web Service (AWS) à La Défense. Même si nos sites en région emploient également des cadres. Amazon France est en pleine croissance puisque, sur un an, le nombre de collaborateurs est en hausse de 2 000 personnes.
Au niveau de la marque employeur, quels leviers utilisez-vous pour séduire les jeunes cadres ?
Plusieurs initiatives sont mises en place. Nous ouvrons nos portes aux étudiants. Par exemple, nous organisons des journées portes ouvertes dans nos entrepôts pour les futurs diplômés de logistique. Nous montrons la réalité : notre capacité d’innovation, nos process, nos projets tels que la livraison par drones. L’idée est de parler technique et de montrer que professionnellement, il y a tout pour s’épanouir sur le long terme. Nous ne sommes pas dans l’optique de promettre des toboggans dans les locaux.
Nous essayons également de transmettre nos valeurs : agilité, esprit d’équipe, transversalité… Pour cela nous avons lancé l’Amazon Campus Challenge qui en est à sa seconde édition cette année. L’objectif est d'encourager des étudiants venus de parcours différents (écoles de commerce, ingénieurs, universités…) à créer une équipe pour répondre au défi suivant : aider une PME à développer ses ventes sur la marketplace Amazon. Souvent, ils ne se connaissent pas, s’enrichissent mutuellement, apprennent le travail de groupe, acquièrent nos valeurs et connaissent mieux le fonctionnement global d’Amazon.
La première année, environ deux cents étudiants répartis en une cinquantaine d’équipes ont participé. Cette année, les chiffres ont doublé.
Comment fidéliser cette cible ?
Pour toutes les entreprises, fidéliser les salariés, a fortiori les millennials qui travaillent dans la tech, la finance ou les fonctions commerciales, est un véritable défi. Et chez Amazon nous l’avons relevé. Tout est mis en œuvre pour qu’un talent ne se dise jamais « j’ai fait le tour de mon poste ». Chaque nouvel entrant apprend tous les jours. Nous proposons fréquemment de changer de métier. Personne n’est assigné à un poste. Il est possible d’évoluer tous les deux ans chez Amazon, c’est notre marque de fabrique. Ce qui explique pourquoi nous n’avons pas de problème de rétention de talents. D’ailleurs 60% de nos postes sont pourvus via la mobilité interne.
"Tout est mis en oeuvre pour qu'un talent ne dise jamais qu'il a fait le tour de son poste"
Cette volonté de faire monter tout le monde en compétences est d’ailleurs au cœur de notre stratégie de recrutement. Lors des entretiens, nous ne recherchons pas qu’une adéquation avec une fiche de poste mais une proximité avec nos valeurs.
Amazon France compte également de nombreux cadres internationaux. Comment les attirer ?
Pour vous donner un ordre d’idée, le siège social de Seattle compte environ 50 000 salariés répartis dans une trentaine de bâtiments. En France, nous sommes plus petits. Il existe donc une vraie proximité avec la direction mais aussi la possibilité de travailler à l’échelle européenne. L’Hexagone est donc perçu à juste titre comme un bel accélérateur de carrière
Concernant le recrutement des cadres, les process et les attentes sont-ils les mêmes dans tous les pays ou pouvez-vous mettre en place une certaine french touch ?
Les valeurs et la culture d’Amazon sont similaires sur tous les continents. Donc les process sont uniformisés car les qualités demandées sont les mêmes dans tous les pays. Si le CV est sélectionné, le candidat passe un test en ligne. S’ensuit un échange téléphonique avec le recruteur puis le manager. Si ces étapes sont concluantes, il vient sur place et passe une série d’entretiens avec un panel de différents salariés, entre quatre et six. Le processus global dure moins d’une dizaine de jours.
Lucas Jakubowicz (@lucas_jaku)