J.F.Auclair (Groupe O2) : «La RSE permet de lutter contre le turn-over »
Décideurs. Quels sont les besoins de recrutement du groupe O2 ?
Jean-François Auclair. Nous avons une grosse volumétrie, puisque nous procédons à 6 000 recrutements par an. Le turn-over est élevé (50 %). Nous devons arriver à maintenir les recrutements et limiter ce turn-over, même s’il se réduit un peu plus chaque année.
Il reste encore difficile de retenir des profils sur des emplois peu qualifiés, considérés comme peu valorisants tels que les services d’aides à la personne ou de ménage.
Le digital vous aide-t-il à faciliter les process de recrutement ?
Le digital est effectivement un enjeu important. Nous avons d’ores et déjà changé les outils de recrutement pour une gestion plus rapide des candidatures. Nous gagnerons du temps grâce, notamment, à l’aspect prédictif des nouveaux outils.
Comment réduire le turn-over élevé que vous évoquez ?
La formation est, sur ce point, un enjeu important. Nous recrutons beaucoup sur le savoir-être, puis nous formons nos collaborateurs en interne. Certaines de nos formations sont d’ailleurs diplômantes. C’est le cas des CAP « petite enfance » que nous finançons ou encore des titres d’Assistant de vie aux familles.
Nous investissons également sur l’e-learning avec des modules d’adaptation à l’emploi et développons par ailleurs nos propres contenus grâce à notre filiale dédiée. Certains de nos collaborateurs se découvrent des vocations, notamment sur le secteur de la garde d’enfants, ce qui les motive ensuite à rester chez nous.
Vous déployez une politique RSE importante. Vous permet-elle de retenir vos salariés ?
Dans le cadre de notre politique RSE, nous nous intéressons à un public fragile, à des personnes en situation de handicap ou qui ont connu des accidents de la vie. Nous leur mettons le pied à l’étrier pour qu’elles trouvent ou retrouvent le chemin de l’emploi. Ces personnes sont par la suite moins tentées de quitter l’entreprise. La baisse régulière de notre taux de turn-over est donc aussi le résultat de cette politique.
Vous considérez-vous comme une entreprise « inclusive » ?
C’est évident, puisque nous employons 480 travailleurs handicapés et que le chiffre augmente tous les ans. Notre objectif est de travailler avec des personnes qui ont vraiment envie de s’investir dans notre secteur et d’y rester. C’est pourquoi nous sommes partenaire de l’Agefiph, depuis 2010 et que nous mettons en œuvre des actions concrètes. Nous permettons notamment aux personnes en situation de handicap de faire des démarches administratives et nos managers sont sensibilisés à leur accueil au sein du groupe. Nous mettons en place des dispositifs destinés à éclairer nos collaborateurs sur les préjugés au sujet des travailleurs handicapés. Nous travaillons enfin régulièrement avec des associations d’insertion.
Le groupe 02 a par ailleurs été sollicité par des politiques pour travailler avec des réfugiés…
C’est vrai. C’est un travail lourd, car il faut commencer par un accompagnement initial important, à savoir l’apprentissage du français, avant de passer à des formations diplômantes. Nous sommes encore au début du projet.
Capucine Coquand