E.Pays (Extia): « Nous veillons à la qualité de l’expérience candidat »
Décideurs. Le recrutement de profils digitaux est de plus en plus difficile, en tant que société de conseil en ingénierie, à quelles problématiques êtes-vous confrontée ? Que mettez-vous en place pour y pallier ?
Emmanuelle Pays. Le digital en France est l’un des secteurs les plus dynamiques. Je ne sais pour quelle raison, les étudiants ne sont pas attirés par cet univers, alors que la demande de profils IT et digitaux se fait de plus en plus forte. Pour continuer à croître rapidement (Extia a crû de 50 % ces deux dernières années), nous devons être capables d’attirer les meilleurs talents dans un secteur très concurrentiel. Comment nous démarquer en termes de marque employeur ? La promesse d’Extia repose sur le « d’abord qui, ensuite quoi » : partir de l’individu et l’aider à construire son projet professionnel. Les compétences techniques sont importantes, mais nous recherchons avant tout des personnalités qui contribueront à faire grandir Extia.
Comment êtes-vous impacté par le rythme des nouveautés technologiques ?
Face à l’obsolescence très rapide des technologies, nos développeurs sont obligés de se former en permanence. Notre politique RH a pour objectif d’offrir un environnement de travail enrichissant : nous nous basons sur un modèle d’apprentissage en « 70-20-10 ». On apprend avant tout « on-the-job », c’est-à-dire, 70 % en exerçant son métier, ce qui nous amène à proposer des projets challengeant à nos collaborateurs. 20 % en échangeant avec ses collègues, ce qui nous a conduit à mettre en place des communautés de métier spécifiques aux développeurs Java, Devops notamment afin de partager ses expériences, de développer son expertise et d’assister à des conférences. Enfin 10 % lors de formation présentielles classiques. Nous avons un taux d’accès à la formation de 60 % et plus de 100 formations internes ouvertes à tous dans la seule limite des places disponibles. Un expert en robotique est ainsi tout à fait autorisé à suivre une formation en techniques de vente s’il le souhaite.
Que faites-vous pour garder ces collaborateurs un peu « rares » ?
Nous travaillons beaucoup sur l’expérience candidat, il faut que le postulant nous remarque. Quelle que soit l’issue de l’expérience, elle doit être positive. Bien sûr le moindre détail compte, à commencer lors de l’accueil physique : certains candidats ont été agréablement surpris en attendant, dans notre salon à la réception de leur entretien, d’être tout simplement salués par nos collaborateurs. Avant son arrivée, un nouveau salarié sera convié à nos événements afin de rencontrer sa future équipe. Il suivra plus tard un parcours d’intégration plus classique. Nous veillons ainsi à la qualité de l’expérience qu’il va vivre avec Extia.
Vous travaillez dans le secteur du digital depuis plus de quinze ans. Quelle place y occupent les femmes ?
C’est toujours une vaste question, qui fait l’actualité ces derniers temps. Chez Extia, on ne s’interroge que sur une chose : les compétences. Nous recrutons les talents dont nous avons besoin pour grandir et nous les faisons grandir avec nous, qu’ils soient des hommes ou des femmes. Toutefois, il est vrai que ce secteur d’activité compte seulement 25 % de femmes parmi les ingénieurs. Extia ne fait pas exception à la règle mais s’enorgueillit de compter plus de 50 % de femmes à des postes de direction. Dans tous les cas, des actions spécifiques sont menées en amont, dans les écoles d’ingénieurs et même avant cela, pour encourager les femmes à s’orienter dans cette voie.
* Entreprise de service du numérique
Propos recueillis par Roxane Croisier