Le chief digital officer en première ligne
Au moment où la quasi-totalité des secteurs d’activité fait face aux exigences de l’accélération digitale, Haussmann Executive Search publie les résultats de son étude sur les « leaders du digital » qui analyse les évolutions de la fonction de chief digital officer*. L’étude a été menée sur 250 sociétés dont le chiffre d’affaires dépasse 500 millions d’euros.
La fonction de CDO progresse au sein du CAC 40
Au sein du CAC 40, le nombre de nominations de CDO est en hausse de 12 %. L’évolution est toutefois contrastée lorsque l’on considère l’ensemble du panel. En effet, alors que lors de la première édition de l’étude, publiée en 2015, 96 % des entreprises du panel avaient constitué un département digital avec des ressources dédiées, elles ne sont plus que 85 % dans ce cas en 2017. De la même façon, si 75 % d’entre elles avaient nommé un CDO, ce chiffre tombe à 66 % en 2017.
L’étude fait par ailleurs ressortir une inégalité selon les secteurs d’activité. Le secteur de la construction et de l’immobilier apparaît en retard sur la nomination d’un CDO, de même que ceux de l’énergie et des technologies de pointe. L’automobile en revanche, en retrait en 2015, a rattrapé son retard.
Un poste éphémère ?
L’étude révèle la sensibilité du poste et un important turnover. 29 % des CDO ont pris leur poste depuis un an et 74 % de ceux qui sont en fonction ont moins de trois ans d’ancienneté. « Parmi les premiers CDO, ceux de la "première vague", beaucoup ont quitté leur poste et évolué. Certains pour un nouveau challenge équivalent, d’autres ont totalement changé pour aller vers le conseil, parfois des grands groupes tels que Google, Facebook», précise l’étude.
Une des explications à ce phénomène tient à la particulière complexité du poste. « Il n’existe pas de descriptif de poste précis, ni non de feuille de route identique selon les sociétés. À chaque groupe son calendrier de projets, sa culture, sa vision, et ses contraintes internes. (…) La mission du CDO est de faire tomber les silos, or il arrive souvent que des conflits politiques internes freinent les avancées en cours, allant parfois jusqu’à provoquer le départ volontaire – ou négocié.» Au-delà, le CDO est souvent conçu comme un poste par nature éphémère, ayant vocation à disparaître une fois la mue digitale de son entreprise définitivement installée.
*http://www.haussmann-es.com/etude-chief-digital-officers-2017/
Marie-Hélène Brissot