L’ancien président de la République appelle à voter Emmanuel Macron. Son message semble aller plus loin qu’un simple réflexe barrage et laisse penser à des convergences avec l’actuel locataire de l’Élysée.

Deux jours après le premier tour de l’élection présidentielle, l’ancien président de la République a choisi son camp et a annoncé qu’il choisira Emmanuel Macron pour le second tour. Dans un court message posté sur son compte Twitter, il semble aller plus loin qu’un simple vote barrage puisque, dès le début de son message, l’ancien président de la République évoque des proximités idéologiques avec son successeur : "Je voterai pour Emmanuel Macron parce que je crois qu’il a l’expérience nécessaire face à une grave crise internationale plus complexe que jamais, parce que son projet économique met la valorisation du travail au centre des priorités, parce que son engagement européen est clair et sans ambiguïté".

Nicolas Sarkozy se place également dans le prolongement d’une tradition de sa famille politique théorisée par Jacques Chirac : on ne se compromet pas avec l’extrême droite : "La fidélité aux valeurs de la droite républicaine et à notre culture de gouvernement doit nous conduire à répondre à l’appel au rassemblement d’Emmanuel Macron (…). On ne se trompe jamais en choisissant la clarté et la confiance."

Point important, le message revient en filigrane sur la raison qui l’a poussé à ne pas appeler à voter Valérie Pécresse avant le premier tour, décision pour laquelle une partie de son camp l’a vivement critiqué. Selon lui, le positionnement semble lié à un devoir de réserve.

L’ancien maire de Neuilly-sur-Seine se place sur la même ligne qu’une grande partie de sa famille politique. Au premier tour, rappelons que 41% des électeurs de François Fillon en 2017 ont déposé un bulletin Macron dans l’urne. Le candidat En marche a obtenu des scores très élevés dans des fiefs de la droite : 49% à Neuilly-sur-Seine, 48,5% dans le septième arrondissement de Paris, 46,75% dans le seizième arrondissement de Paris, 37% dans les Hauts-de-Seine, 35% en Vendée…

Des LR dissidents

Notons que la position sarkozyste ne fait pas l’unanimité dans le parti. Plusieurs membres influents de LR s’opposent publiquement à celui qui reste le dernier candidat de droite présent à un second tour de présidentielle. Ainsi, le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, estime qu’il s’agit "d’une position personnelle. Ce n’est pas celle de notre famille politique. Nous ne reconstruirons pas la droite en nous diluant dans le macronisme. Nous rebâtirons sur la fidélité à la conviction". De même, le député LR du Vaucluse Julien Aubert estime que Nicolas Sarkozy "était très attendu avant le premier tour, mais il arrive trop tard. Le problème n’est pas tant qu’il appelle à voter Macron mais qu’il réponde à son appel et propose la fin de LR. C’est Cronos qui mange ses enfants".

 

 

 

 

 

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