Récemment arrivé à la tête du Club des Multi-Family Offices (MFO), Edouard Herbo est déterminé à donner un coup de pied dans la fourmilière de la profession. Unir, redéfinir et évoluer, tels sont les maîtres-mots de ce nouveau mandat.

Décideurs. Quelle est la genèse du Club MFO ?

Edouard Herbo. Le Club a été créé il y a deux ans sous l'impulsion de Laurent Deswarte, cofondateur d'Agami. Les membres fondateurs - Agami, Keepers, Xelis, Family Partners et Letus - souhaitaient rompre avec la solitude de la profession en pleine structuration, ainsi que favoriser les échanges sur tout ce qui n’est pas encore vraiment encore adapté au métier. Les multi-family offices ayant un modèle économique bien particulier, leur positionnement est encore trop souvent mal compris par l’écosystème bancaire et du wealth management. Nous avons souhaité mutualiser nos expériences afin d’évangéliser le métier. Ces dernières années, nous avons beaucoup échangé sur les problématiques réglementaires, les outils informatiques nécessaires à la bonne marche de notre métier ainsi qu’à notre communication. Aujourd’hui, l’idée de cette récente nomination en tant que président du Club est de donner une nouvelle impulsion et d’élargir notre cercle d’adhérents.

Vous avez récemment accueilli un nouveau membre, Pulse, quels critères doivent être partagés pour rejoindre le Club MFO ?

Nous souhaitons élargir notre cercle à 7 ou 8 MFO, représentatifs de la profession et nouvelle génération. Les modèles économiques que nous recherchons reposent sur la rémunération à 100 % honoraires. Ensuite, nous ciblons les structures indépendantes et à taille humaine (à partir de huit ou dix collaborateurs). Être positionné sur la transition numérique de la profession est également un point important. Sur ce point, l’idée est d’échanger sur des standards de communication mais aussi sur des aspects plus techniques tels que le monitoring des actifs, les outils de suivi et d'aide à la décision. Nous sommes ambitieux et souhaitons écrire un nouveau métier.

Quels sont vos axes de travail ?

Dans un premier temps, nous souhaitons développer le Club sur un rythme de deux ou trois nouveaux membres par an, idéalement.

"Nous avons souhaité mutualiser nos expériences afin d’évangéliser le métier"

Ensuite, notre objectif est également d’acquérir et d’accroître une visibilité et un positionnement clair afin d’avoir plus de poids face aux autorités de tutelle. Cela nous permettra de faire avancer les agréments et de dessiner ce qui pourrait être le plus compatible possible avec notre métier. Beaucoup de barrières à l’entrée dans la création d’un multi-family office demeurent, et nous souhaitons justement rendre tous ces processus plus malléables. Cela pourrait susciter des vocations chez certains, voire lancer un mouvement de fraternité entre confrères.

Quel bilan dressez-vous de la présidence de Laurent de Swarte ?

Nous le remercions tous d'avoir été à l'initiative du Club. Il en a été le moteur. C’est un homme de projets, prêt à faire tourner le pouvoir. Je pense qu’il l’a très bien lancé, en mettant tout le monde à l’aise pour échanger entre confrères en toute confiance.  

Le mot de la fin ?

Nous avons un côté "game changer" : nous faisons un métier qui a été abordé par d’autres acteurs mais qui n’avait pas toujours le modèle économique aligné sur les attentes de la clientèle visée. Le fait d’arriver avec un Club impacte les grandes familles qui sont très à l’écoute. Nous voulons enclencher des cercles plus vertueux, travailler sur les sujets d’économie circulaire, l’intégration des critères extra-financiers dans la gestion par exemple. Notre objectif est d’inventer quelque chose qui n’existe pas, de bousculer un secteur trop souvent non aligné avec les intérêts des familles et souvent otage de son modèle économique.

Propos recueillis par Marine Fleury  

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