Autrefois observés par les investisseurs les plus téméraires, les marchés émergents sont aujourd’hui incontournables. La Chine, deuxième économie mondiale, prédomine dans la croissance observée et off re une attractivité considérable. Entretien avec Géraldine Métifeux, associée gérante chez Alter Egale.

Décideurs. Quel bilan 2021 pour les marchés émergents ?

Géraldine Métifeux. L’année a été très contrastée. D’un côté, les États-Unis et l’Europe ont surfé sur la reprise économique très forte, en parallèle d’un décalage de valorisations sur les marchés actions émergents, paraissant plus attractives que celles des marchés développés. Finalement, ce sont les marchés émergents qui ont marqué le pas et la Chine a particulièrement prédominé en tant que deuxième économie mondiale. L’inflation n’a pas encore joué son rôle et les taux réels sont négatifs et peu attrayants. Dans ce contexte, il est intéressant pour les investisseurs de considérer la Chine qui offre de nombreux profits sur un marché actions émergent et nous continuerons d’inclure cette classe d’actifs dans nos réflexions d’investissement pour 2022.

"Notre regard se porte sur la Chine qui offre une cote peu chère"

Et concernant l’Amérique du Sud ?

Il est plus difficile d’investir dans cette zone géographique qui rencontre des instabilités conséquentes comme la politique brésilienne, même si le marché est sous-coté sur les valeurs de la Tech et de l’e-commerce. Par ailleurs, le Brésil présente des opportunités à saisir mais les difficultés de retranscription des taux de change et de transparence d’informations financières sont des freins conséquents.

Finalement, les tendances et opportunités sont-elles principalement axées sur le marché chinois ?

En Asie principalement, surtout en Chine et en Corée du Sud. L’Inde a été fortement impactée par la crise économique et il est par conséquent plus difficile d’y investir. Il faut observer l’évolution de la vaccination et la manière dont chaque pays peut sortir de la crise sanitaire. Pour le moment, notre regard se porte sur la Chine qui offre une cote peu chère et qui connaît une croissance saine et rapide d’après crise. La politique monétaire du pays est en phase d’assouplissement et d’injection de liquidités afin de soutenir leur croissance domestique, contrairement à l’Europe qui s’oriente vers une phase de durcissement monétaire.

"Le marché chinois n’est pas assez exploité du fait de sa volatilité"

Quel est l’impact de la volatilité sur les marchés émergents ?

La Chine n’est pas assez exploitée du fait de sa volatilité. On ne peut que se baser sur une croissance des résultats et lorsque l’économique s’allie au politique, il semble compliqué d’anticiper les pics de volatilité. Il est nécessaire d’investir avec parcimonie. Gardons en tête que la volatilité est plus importante sur les portefeuilles chinois qu’européens car les volumes sont également moins importants. L’impact se ressent d’ailleurs à la hausse comme à la baisse.

Propos recueillis par Juliette Woods

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