Marchés émergents : des green bonds pour financer la reprise ?
Les green bonds, ces titres de dettes qui sont exclusivement destinés à financer des projets 'verts", auront le vent en poupe au sein des pays émergents. C’est en tout cas l’avenir que leur prédit la troisième édition du rapport sur les obligations vertes des marchés émergents publié par Amundi, qui a récemment racheté Lyxor à la Société générale, et IFC, membre du Groupe de la Banque mondiale. Les émissions de green bonds des marchés émergents atteindraient 100 milliards de dollars d'ici à 2023. En 2020, le marché des obligations vertes comptait 280 milliards de dollars émis dont 19 milliards en provenance de la Chine qui, malgré un passage à vide lié à la crise sanitaire, enregistre un solide rebond au second semestre et demeure le plus gros émetteur au sein des émergents, qui totalisent 40 milliards de dollars émis.
L’avenir en vert
Si les perspectives pour les trois prochaines années semblent solides en matière d’émission d’obligations vertes, c’est bien parce que la reprise passera nécessairement par des projets durables et écologiques (énergies renouvelables, infrastructures urbaines vertes et agriculture intelligente face au climat…). Ces investissements verts pourraient ainsi, selon IFC, rapporter plus de 10 000 milliards de dollars et créer plus de 200 millions d’emplois. Au sein des pays émergents, la question des investissements durables est peut-être encore plus centrale qu’ailleurs, tant la dynamique de rattrapage, caractérisée par des décennies de croissance industrielle forte, n’a pu laisser qu’une petite place à la croissance soutenable. La reprise post-Covid est donc l’occasion de relever les défis environnementaux. Jean Pierre Lacombe, Director of Global Macro & Market Research, chez IFC, commente : "Le solide appétit des investisseurs et un environnement politique de plus en plus favorable continueront à soutenir la croissance des marchés des obligations vertes des pays émergents. Cela revêt aujourd'hui une importance cruciale, car il est urgent d'investir dans le développement durable pour atténuer les conséquences sociales et économiques profondément négatives de la pandémie."
Le succès des obligations vertes semble conditionné au développement du marché des capitaux et aux engagements des États en faveur de la dynamique d’émission. De nombreuses solutions (élaboration d’une taxonomie verte de référence, appui technique des Banques centrales) permettront d’améliorer la comparabilité des données mais aussi de renforcer la confiance des investisseurs.
Sandy Andrianabiby