La crise sanitaire pourrait-elle bouleverser la place occupée par les fonds euros dans l’épargne des Français ? C’est pour tenter de répondre à cette question que Fidelity, en collaboration avec Insight AM, a interrogé épargnants, conseillers financiers et banquiers privés. Voici les principaux résultats de l’enquête.

La pandémie de Covid-19 n’a pas ménagé les marchés. Les épargnants français, toujours très friands des contrats d’assurance-vie, ont bien conscience de la nécessité de revoir leurs positions. Loin de l’image d’Épinal selon laquelle les ressortissants hexagonaux ne disposeraient pas d’une culture financière satisfaisante, l’étude, publiée le 9 juin, souligne que près de 60 % des épargnants sont bien informés de la forte baisse des rendements des fonds en euros dans les contrats d’assurance-vie.

La baisse des fonds euros bien intégrée

Plus généralement, ils sont 80 % à se déclarer "désormais insatisfaits" des rendements servis sur les fonds euros, "considérant qu’il ne pourrait à lui seul permettre de délivrer une performance au regard de leurs objectifs et projets de long terme". Conséquence logique de ces constats, la moitié des sondés se disent prêts à réagir à la prochaine baisse des rendements. Une idée résumée par Christophe Gloser, directeur des ventes pour l’Europe continentale chez Fidelity International : "le marché français de l’épargne est indéniablement entré dans une phase de mutation sans précédent, et nécessite des réponses pour se préparer à un environnement où la recherche de rendement face à l’érosion des solutions établies et garanties devient ardue et perpétuelle", Christophe Gloser, directeur des ventes pour l’Europe continentale chez Fidelity International.

Les UC ont la cote

Pour espérer contrer la baisse de rendement constatée, 48 % des épargnants sollicités déclarent vouloir accroître leur part d’unités de compte (UC). Dans le détail des types d’UC plébiscités, l’arbitrage au profit des actifs risqués et du rendement a clairement la cote puisque 51 % des répondants déclarent préférer opter pour des actions ou des actifs diversifiés et que 35 % se dirigeraient vers des UC favorisant le rendement.

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Source : étude menée par Fidelity en collaboration avec Insight AM Fonds en Euros : Quelle place demain dans l’épargne des Français ?

L’étude, menée avant et pendant le confinement, présente le rare intérêt de pouvoir observer l’évolution des réponses obtenues au cours de cette période. Elle révèle que, pendant le confinement, 39 % des épargnants souhaitaient augmenter leur niveau de risque en optant pour les UC, contre 48 % auparavant. Des chiffres qui peuvent être interprétés de deux façons différentes. "Cela peut se lire, soit par davantage de prudence (l’incertitude engendrée par la crise du coronavirus conduisant à un plus fort immobilisme), soit par le fait que les épargnants aient déjà profité pleinement de l’effet d’aubaine dans la première phase de baisse des marchés", résume l’étude.

Plus de proximité avec les conseillers

Parmi les quatre cents conseillers interrogés, le constat est le même : la baisse des rendements des fonds euros a effectivement été anticipé par 87 % d’entre eux dans les portefeuilles de leurs clients. Une attitude rendue possible par le renforcement de la proximité qu’ils entretiennent avec ces derniers. Pour ce qui est des arbitrages, les positions diffèrent selon le profil du conseil. Globalement, les distributeurs recommandent à 66 % de renforcer la part des UC, au même niveau que l’investissement immobilier. Un examen plus attentif de ce résultat montre toutefois que les CGP plaident pour l’immobilier à 69 %, contre 44 % pour les conseillers de banques privées, alors que les banquiers privés s’orientent davantage en faveur des UC (75 % contre 65 % des CGP).

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Source : étude menée par Fidelity en collaboration avec Insight AM Fonds en Euros : Quelle place demain dans l’épargne des Français ?

Enfin, l’étude se penche sur les pistes de réflexion pour préparer l’avenir. Parmi les points d’attention évoqués par les épargnants, l’attachement à la notion de garantie figure en bonne place. En effet, "leur capacité à prendre du risque ne remet pas pour autant en cause leur volonté de conserver une garantie sur une partie conséquente des encours", relève l’enquête. Ainsi, la crise aura-t-elle fait prendre conscience de la nécessité d’agir, de faire des arbitrages pour plus de rendement. Mais pas à n’importe quel prix.

S.V. 

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