Portée par un investissement de 5,7 milliards d'euros financé en partie par l’État, avec, à la clé, la création de plus de 1000 postes, la méga-usine répondra à une demande grandissante en puces électroniques. Annoncé lors du sommet "Choose France", l’accord entre le franco-italien STMicroelectronics et l’américain GlobalFoundries constitue une avancée concrète vers l'autonomie stratégique.

Le 11 juillet, STMicroelectronics et GlobalFoundries ont annoncé la création d’une usine commune à Crolles, dans les environs de Grenoble. Un projet novateur, parmi la douzaine présentée lors du sommet "Choose France". Jean-Marc Chéry, président du directoire et directeur général de STMicroelectronics, précise que la majorité de l’investissement sera supportée par le gouvernement français. "C'est une annonce importante pour la France, l'Europe et nos clients", explique-t-il. "Avec cette usine de production à fort volume, nous serons en mesure de répondre à la demande de puces dans l'automobile, l'industrie et la communication." Située non loin d’une usine de STMicroelectronics, la méga-usine sera exploitée simultanément par les cosignataires. "Créer une usine de puces en Europe est un vrai challenge économique", renchérit Thomas Caulfield, directeur général de GlobalFoundries. "Avec les subventions de la France, le projet devient économiquement viable. D'autant que nous allons bénéficier de l'infrastructure existante et des talents de STMicroelectronics à Crolles pour le concrétiser vite et dans les meilleures conditions d'efficacité économiques et industrielles."

L'usine devrait atteindre son rendement optimal en 2026  

L’usine de semi-conducteurs devrait atteindre son rendement optimal à horizon 2026, avec une production atteignant jusqu’à 620 000 plaquettes par an. De tels volumes répondront à une demande croissante de puces, notamment pour des applications d’intelligence artificielle et d’internet des objets. Autant d’applications stratégiques, qui entrent dans le périmètre du Chips Act européen, le plan de l'Europe pour redevenir leader global dans le domaine des semi-conducteurs, dans la perspective d’entériner l’autonomie de l’UE par rapport au marché asiatique.

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Une performance écologique française

Autre particularité de ce partenariat : son volet environnemental. De fait, la production comprendra des puces fabriquées avec la technologie française FD-SOI (Fully Depleted-Silicon-On-Insulator ; en français du silicium sur isolant complètement appauvri). Un choix, qui n’est pas anodin, puisque cette innovation favorise la construction de puces à partir d’un substrat de silicium, au lieu de l’habituel substrat massif de silicium. Lors de la production, la moitié de l'eau consommée par la méga-usine sera recyclée au sein d’une unité de traitement des déchets. Les plans incluent différents dispositifs non seulement afin d’éviter la dispersion de solvants dans l’air, mais aussi de diminuer la production de CO2, avec un taux d’émission 10 à 20 fois inférieur à celui d’usines européennes analogues. Un projet global, aligné sur les objectifs de performance et de transition écologique du plan "France 2030".

Alexandra Bui

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