Il y a les partenaires officiels, ceux qui surfent sur les annonces du comité de candidature de Paris 2024 et les internautes en « alerte »… Niveau comm’, Paris2024, c’est bien parti !

« Promis, nous y sommes pour rien. Vraiment. » Si Stabilo ne fait pas partie des partenaires de Paris 2024, le créateur des surligneurs apparus en 1971 a déjà profité du lancement du logo de la candidature francilienne pour faire un beau coup de comm’ : la société allemande a en effet accompagné de ce judicieux tweet une photo reprenant le logo entouré de ses célèbres feutres. Avec ses couleurs fluos vives et quasi-translucides, son 24 qui forme une tour Eiffel dans des traits larges, la marque n’a pas manqué l’occasion de faire un rapprochement.

 

 

 

Elle n’est pas la seule à bénéficier de cette candidature : les partenaires directs jouissent quasi-automatiquement d’un relais presse/médias/réseaux sociaux lorsqu’ils officialisent leur position. Fin janvier, la Française des jeux ouvrait le bal, suivie la semaine dernière de la RATP, d’Elior, de JCDecaux et de la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Chacun pourra développer une communication dédiée. La première ira notamment de son petit jeu à gratter, la RATP prend le volet mobilité durable et motivera les troupes sur son réseau quand Elior s’inscrit dans la logique « sport, nutrition et bien-être ». Quant à JCDecaux, il en fera une vitrine technologique de sa ville connectée et la CDC de son savoir-faire en matière de smart cities. Le prix à payer : deux millions d’euros chacun. Au total, sur les soixante millions d’euros de budget, la moitié viendra d’une quinzaine de partenaires et l’autre moitié de la Ville, de la Région et de l’État à parts égales (dix millions).

Tout aussi bruyante et beaucoup plus gênante que les critiques des internautes sur « l’éternelle tour Eiffel », la concordance relevée par un twittos entre le travail de l’agence choisi par le comité de candidature parisien et le logo d’une agence de consulting londonienne, 4global - à qui il arrive également de travailler sur des événements sportifs.

 

 

 

Consulté par GQ, le directeur artistique de Dragon rouge, Kheireddine Sidhoum, se dit dans un premier temps « très surpris », avoue même quelques frayeurs à entendre cette rumeur, puis concède après vérification de sa part qu’il les trouve « très très proche[s] ». La société anglaise n’avait quant à elle entendu parler de rien avant que le magazine français ne la contacte et Dragon rouge proclame évidemment sa bonne foi. La parole est donc maintenant aux avocats pour mettre fin au vacarme, malgré le travail préalable de vérification qui avait été effectué pour éviter la mésaventure des JO de Tokyo. Le CIO avait dû en effet remballer sa création graphique, jugée beaucoup trop similaire à celle du Théâtre de Liège ! C’est en tout cas parti sur les chapeaux de roue pour ce logo « transitoire » qui sera remplacé par l’« officiel » en cas de victoire de Paris en septembre 2017 face à ses rivales de Los Angeles, Rome et Budapest. En espérant que cela ne tourne pas à la cacophonie légale d’ici là…

 

Q. L.

 

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