Bruno Racault (All Circuits) : « All Circuits est une alliance de PME »

Décideurs. Comment définiriez-vous votre stratégie de croissance ?

Bruno Racault. All Circuits est un EMS généraliste avec le vecteur automobile dans les gènes qui a choisi de proposer une offre globale innovante de solutions électroniques en rachetant des usines complémentaires afin de se diversifier, en appliquant l’expertise acquise dans l’automobile à l’ensemble de ses sites. MSL Circuits est basé à Meung-sur-Loire et produit en grandes séries, majoritairement dans le secteur automobile. Basée à Bayonne, BMS Circuits est dédiée au prototypage, au box-build, et à la production de petites et moyennes séries, notamment dans les domaines du médical, des télécoms, et de l’aftermarket automobile. A Tunis, TIS Circuits produit les petites et moyennes séries en Tunisie, notamment dans les domaines de l’énergie et des produits blancs. Chacun de nos sites fonctionne en autonomie, avec une mission claire et précise, se focalisant ainsi sur la satisfaction de ses clients et l’optimisation de son savoir-faire plutôt que de perdre du temps à se concurrencer entre usines. A l’avenir, nous souhaiterions, élargir notre offre de services pour répondre aux demandes des clients et continuer à nous mobiliser autour du projet d’entreprise qui nous tient à cœur.

Décideurs. Quelles ont été les clés du succès de votre croissance ?

B. R. MSL Circuits, puis All Circuits est le seul sous-traitant assemblant en France des grandes séries de cartes électroniques. Pour faire face à la concurrence des pays à faible coût de main-d’œuvre, l’alliance de PME réduit la part de la main-d’œuvre à moins de 10 % du prix de revient. Pour cela, nous intervenons dès la conception du produit pour faciliter l’automatisation de la fabrication et nous utilisons des lignes de production hautement automatisées où le recours aux opérations manuelles est minimisé, ce qui nous permet aussi d’obtenir une qualité optimale, du fait de la non- manipulation des produits. L’entreprise s’appuie de plus sur de véritables choix stratégiques qui font toute la différence avec ses concurrents (i) produire de grandes séries en France grâce à une forte automatisation permettant des coûts de main-d’œuvre directe bas et de très grande qualité (ii) produire de petites et moyennes séries en Tunisie. Nous allons jusqu’au bout de la logique et utilisons pleinement les taux de main-d’œuvre bas de la Tunisie pour réaliser des produits à fort taux de main-d’œuvre ne pouvant plus être réalisés en France de façon compétitive (iii) développer un partenariat auprès des fabricants de composants électroniques pour obtenir un meilleur prix et une meilleure réactivité en cas de problèmes qualité, alors que nos concurrents utilisent les services de la distribution.

Décideurs. Quels sont les obstacles que vous avez dû affronter pour permettre une forte croissance ?

B. R. Frappée de plein fouet par la crise automobile en 2009 et rachetée pour l’euro symbolique par un fonds de retournement américain, c’est grâce à la volonté de ses managers et employés que notre entreprise moribonde est parvenue à se relever et à réussir dans un secteur où bon nombre auraient baissé les bras sur notre territoire : la production, et même, plus dur, la production électronique. Nos choix stratégiques (automatisation à outrance, productions d’excellente qualité, gestion stricte de nos coûts) nous ont permis de redresser la barre et d’améliorer notre compétitivité.