Après cinq ans de travail, le Comité des Champs-Élysées rend ses recommandations pour revitaliser la plus belle avenue du monde.

Si certaines des plus grosses transactions immobilières de ces dernières années s’y sont déroulées, l’avenue des Champs-Élysées est victime d’un désamour certain des Parisiens et des touristes. Le Comité des Champs-Élysées, qui regroupe acteurs économiques et culturels du secteur, présente donc 150 propositions pour tenter d’inverser la tendance.

Refaire des Champs une promenade

Principale mesure de ce rapport de 1 800 pages : augmenter la part d’espaces piétons sur une artère qui, force est de le constater, fait la part belle à la voiture. Au menu donc, supprimer deux voies de circulation sur six, doubler le nombre de pistes cyclables et élargir la taille des trottoirs de 13 %. L’installation de huit "salons végétaux" qui offriraient ombre, points d’eau, sanitaires et places assises est également proposée. Le comité exprime aussi la volonté de créer une ligne de mobilier urbain unifiée pour l’avenue, tout en conservant et rénovant les structures datant de la Belle Époque. Le rapport envisage le même traitement pour la place de l’Étoile, qui perdrait quatre de ses onze voies de circulation, et deviendrait donc nettement plus agréable pour les piétons.

L’adaptation des Champs-Élysées au changement climatique est également en ligne de mire. Très minérale, l’avenue devient un véritable four en été. Pour contrer cette hausse des températures, le comité prévoit la création d’un hectare d’espaces verts et la plantation de 160 arbres. L’objectif ? Réduire l’empreinte carbone de l’avenue de 33 % et, surtout, faire baisser la température de 1 à 7 degrés. Le but est aussi de réhabiliter les 20 hectares de jardins proches de la place de la Concorde. Ces derniers sont en effet délaissés alors qu’ils constituent l’un des plus importants espaces verts de cette partie de la capitale.

Plus de culture et de nourriture

Au-delà de l’urbanisme pur, le comité compte développer la vie culturelle du quartier, avec un marché de Noël, des concerts ou des festivals. Une politique qui mettrait à l'honneur la nouvelle place de la Concorde, en grande partie piétonnisée. Un pari osé, à l’heure où la culture se fait de plus en plus rare dans le secteur, en témoigne la fermeture du légendaire cinéma UGC Normandie en avril dernier. Au programme également : l’installation de nouveaux kiosques sur la partie basse de l’avenue, dont une bonne partie serait consacrée aux métiers de bouche.

La sécurité sur les Champs-Élysées n’a pas non plus été oubliée. Outre le renforcement des patrouilles de police pédestres et équestres, le comité demande la création d’une « vigie santé-sécurité », ouverte en permanence. Dans le même ton, le rapport suggère la création de points mobiles destinés à recueillir les plaintes, propose de généraliser la vidéosurveillance et d’améliorer la coordination des services de sécurité privés intervenant au pied des immeubles de l’avenue.

Cette longue liste de proposition a un coût, que le comité estime à 250 millions d’euros. Une somme qui pourrait être financée par la hausse des recettes fiscales engendrée par une revitalisation des Champs, comme l’explique Marc-Antoine Jamet, Président du Comité des Champs-Élysées, secrétaire général de LVMH et maire de Val-de-Reuil. La balle est dans le camp de la mairie de Paris : à voir quelles propositions elle retiendra dans les mois et les années à venir.

François Arias

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