Non, l’économie russe ne doit pas uniquement sa prospérité aux géants de l’énergie ou autres conglomérats industriels bâtis sur les ruines de l’URSS. Plusieurs entreprises connaissent un dynamisme fulgurant. Zoom sur plusieurs d’entre elles.

Yandex, Google et Uber à la fois

Uber et Google : deux symboles du capitalisme américain qui peinent à s’implanter en Russie. Et pour cause, sur le marché des moteurs de recherche la place est déjà prise par Yandex qui fait partie intégrante de la vie quotidienne des pays de l’ex-URSS. Si depuis 2019, Google est enfin passé en tête, l’outil développé par Arkadi Volozh n’est toujours pas distancé. Le géant russe s’est également lancé dans la livraison de plats (Yandex Chef, Yandex Eats) et les applications de taxis (Yandex Taxi). Avec une force de frappe telle qu’Uber a préféré capituler en rase campagne sans combattre. En juillet 2017, l’ogre californien a signé un accord de fusion des activités des deux groupes dans tout l’ancien empire soviétique. À l’instar des Gafa ou des BATX chinois, le russe met également l’accent sur la recherche et développement, notamment dans le secteur de la voiture autonome. De quoi donner tort à ceux qui estiment que l’économie russe se contente de se reposer sur ses abondantes ressources naturelles.

Rostec, conglomérat de la tech

Modèle économique répandu en URSS, le conglomérat a encore de beaux jours devant lui et semble adapté au XXIe siècle. Pour ceux qui en doutent, la réussite de Rostec en est une preuve flagrante. Créée en 2007 et dirigé par l’homme d’affaire Sergei Tchermezov, ancien officier du KGB en Allemagne de l’est (comme un certain Vladimir Poutine), le groupe est spécialisé dans les produits industriels de haute technologie destinés au marché militaire mais aussi civil (25% de son chiffre d’affaires). Boosté par les programmes de réarmement et les boycotts occidentaux qui poussent le pays à développer sa propre technologie, Rostec est en plein développement et, dans certains domaines, rivalise avec EADS ou Lockheed Martin. Parmi les activités du groupe tentaculaire, citons les biotechnologies, les systèmes optiques, l’aéronautique. 30% de la production mondiale de titane est contrôlée par Rostec, auquel est rattaché l’emblématique marque Kalashnikov.

Ingrad, des tours et des tours

SI vous êtes amenés à voyager en Russie, vous remarquerez surement la frénésie immobilière et la construction massive de résidences et de tours de bureau. Une évolution somme toute logique puisque la classe moyenne russe s’étoffe peu à peu. Et elle ne veut plus vivre dans les immeubles vétustes construits massivement à l’époque soviétique. Le promoteur immobilier Ingrad a pris note de cette situation et construit à tour de bras des tours résidentielles entourées de squares et d’écoles. La société est également active sur le marché BtB. Le groupe se distingue également par un service de prêts plus avantageux que les banques, ce qui lui permet de ne pas dépendre des cycles économiques et des sanctions susceptibles de gripper la mécanique de l’économie russe.

Lyuksupak, emballé c’est pesé

C’est à Tver, ville d’un demi-million d’habitants située à 200 kilomètres à l’ouest de Moscou qu’Alexander Leonov a fondé au début des années 2000 Lyuksupak, un imprimeur spécialisé dans l’emballage carton de produits de luxe. Du travail à la frontière entre le gros œuvre et l’art qui a fait la renommée de la société qui, au fil des années, se diversifie. Désormais, le groupe est actif dans la publicité extérieure (bannières murales, panneaux de signalisation…), la polygraphie (albums, brochures, calendriers...) mais aussi dans la réalisation de sites web, de logos et d’identité de marque. Pour le moment, l’activité du groupe n’a pas dépassé les frontières de la Russie, ce qui n’empêche pas une croissance exponentielle sur le marché le plus peuplé d’Europe.

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