Les groupes PSA et Fiat-Chrysler (FCA) officialisent leur projet de fusion. Stellantis, le nouveau géant issu de l’opération verra le jour le 16 janvier et s’arrogera la place de quatrième plus grand constructeur automobile du monde.

Il s’agit là de la plus grande fusion de l’histoire du monde automobile. Une fois le feu vert de la Commission européenne donné le 21 décembre 2020, après un examen approfondi, les géants PSA et Fiat-Chrysler peuvent officialiser leurs noces, soutenues presque unanimement par les actionnaires des deux groupes, avec plus de 99 % des votes favorables pour les deux entités lors de leurs assemblées générales extraordinaires respectives.

Après de longues négociaitions, cette opération accouchera donc finalement du quatrième plus grand groupe du secteur dans le monde, baptisé Stellantis et qui devrait voir le jour le 16 janvier selon un communiqué de presse publié lundi 4 janvier. Un "moment d’histoire" pour Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA. 

Cette fusion intervient dans un contexte particulier pour le milieu automobile, tant par les difficultés qu’impose la crise sanitaire que par les évolutions des dernières années en matière de parcs automobiles, de plus en plus orientés vers les véhicules électriques. De plus, le nouveau groupe Stellantis, qui sera dirigé par Carlos Tavares, actuel patron du groupe PSA, devra réussir à concilier des marques aux cultures différentes. Le nouveau géant de l’automobile pourra cependant compter sur des implantations géographiques complémentaires, en Europe - grâce à PSA - et aux Amériques, où Fiat-Chrysler est déjà bien présent. 

Une fusion désirée et non imposée par les conjonctures économiques

L’opération de fusion entre les constructeurs français et italo-américain n’a pas été décidée en raison de problèmes financiers internes à l’un des groupes mais par une réelle volonté de s’intégrer, ensemble, dans ce nouveau marché de la voiture électrique. Des concurrents, tels que l’américain Tesla, ont depuis longtemps investi sur ce marché et la consolidation des deux groupes pourrait leur permettre d’atteindre une production de 8,7 millions de véhicules par an et de poursuivre le financement nécessaire à l’électrification du parc automobile de Stellantis.

Malgré cette annonce historique, des inquiétudes, notamment sociales, pèsent encore sur cette fusion. Du côté des salariés français, la délocalisation du siège aux Pays-Bas contribue au sentiment de ne plus peser autant dans un groupe où l’épicentre ne sera plus en France mais partagé avec l’Italie et les États-Unis. Pour autant, les gouvernements français et italiens ont, par l’intermédiaire de leurs ministres de l’économie respectifs, Bruno Le Maire et Stefano Patuanelli, annoncé veiller "à ce que Stellantis contribue à l’emploi industriel en Italie et en France.

Le nouveau géant du secteur automobile a donc désormais tout pour réussir à s’imposer un peu plus parmi les grands constructeurs dans le monde, s’il réussit sa transition en respectant ses engagements sociaux. 

David Glaser

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