François Guichot-Pérère, « Monsieur Restructuring » chez Messier Maris, va faire son retour chez Lazard en juillet. Son avis sur le marché de la restructuration pour la suite de l'année 2015.
Décideurs. Pourquoi avoir décidé de quitter Messier Maris pour revenir chez Lazard ?
François Guichot-Pérère. C’est une décision assez naturelle. Une envie de renouvellement. C’est un vrai plaisir de pourvoir revenir chez Lazard, mon ancienne maison. J’y retourne en tant qu’associé-gérant avec pour mission d’intervenir non seulement sur des opérations de restructuring mais aussi à l’occasion de transactions plus classiques de fusions-acquisitions entre corporates ou avec des fonds, sur des problématiques de financement, voire de conseiller le gouvernement si nécessaire. Pour le moment, il n’y a aucun dossier particulier en attente chez Lazard. Je suis encore chez Messier Maris jusqu’à fin juillet.

Décideurs. Les allées et venues entre les deux banques d’affaires sont-elles le symbole d’une relation de « je t’aime moi non plus » ?
F. G-P. Non, je ne pense pas. Même si ces allées et venues existent, chaque personne concernée a une histoire qui dépasse le seul spectre Lazard-Messier Maris. Par ailleurs, ce sont de très bonnes écoles, au même titre que les banques américaines ou Rothschild, donc c’est normal qu’elles essaiment leur effectif de manière importante. Je suis ravi d’avoir eu la chance de passer par ces différentes maisons et d’avoir participé au lancement et à la saga Messier Maris.

Décideurs. Côté dossiers, quels sont les tops de ces 18 derniers mois ? La restructuration d’Areva et votre conseil apporté à l’État ?
F. G-P. Être conseil de l’Agence des participations de l’État (APE), c’est de toute façon un rôle moins opérationnel qu’à l’accoutumée. Le dossier est encore en cours donc nous ne pouvons pas en dire plus. Les négociations dureront certainement quelques mois supplémentaires. D’ici à la fin de l’année une solution aura certainement été trouvée.
En revanche, nous venons de finaliser, aux côtés du président Jacques Veyrat, une acquisition pour Impala et la restructuration d’une de leurs sociétés. Nous venons aussi de conseiller Latécoère dans le cadre de la restructuration de sa dette.

Décideurs. Comment voyez-vous le debt advisory pour la suite de l’année 2015 ?
F. G-P. Il y a des vagues en ce qui concerne le conseil en restructuration. Il faut s’attendre à plus de conseil en financement pour les vingt-quatre mois à venir. Et s’il y a plus de restructuring, il sera certainement dirigé vers les corporates et aura plutôt trait aux compétences des avocats que des financiers, car localisé dans le cadre de procédures collectives.

Décideurs. Comment jugez-vous le retour des ratios endettement/Ebitda à des niveaux élevés au sein des montages LBO ?
F. G-P. Sur le niveau de dette dans certains dossiers, je pense que leur retour à la hausse est principalement dû à l’inflation du prix des cibles. Quand on regarde les rachats en Grande-Bretagne, il n’y a quasiment plus d’actifs en vente pour moins de 9 ou 10 fois l’Ebitda. Les niveaux d’endettement sont donc redevenus assez tendus, même si la problématique des covenants n’est plus la même qu’avant la crise. Ils sont plus légers. Les dossiers épineux concerneront essentiellement des problèmes de remboursement d’intérêts ou de tranches arrivant à maturité. Des enjeux non moins compliqués et très financiers cette fois-ci. 

F. S.

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