Création d’Ether, cabinet-laboratoire

Autant que le nom, le site du cabinet intrigue. Une plongée dans les nuages et une photographie qui n’est pas sans rappeler le logo de la Warner Bros au début d’un film, une roche aux allures de kryptonite en élévation, de l’eau en mouvement et un paysage inquiétant. Les avocats ont puisé leur inspiration dans l’univers du jeu vidéo : "On passe du ciel aux entrailles de la terre, décrypte Clarisse Berrebi. Les plus belles pépites se trouvent dans les endroits les plus sombres de son entreprise, de son cœur, de son âme." Le nom Ether lui aussi fait référence au fantastique. "L’éther, c’est une matière, c’est l’eau qui flotte et c’est également ce qu’il y a dans le ciel après l’air", poursuit l’avocate, aviatrice dans son temps libre. L’éther, une matière qui rend les personnages forts, comme les "boules de Pokémon".

Avec Ether, les deux avocates fiscalistes Clarisse Berrebi et Estelle Joan unissent leurs compétences et lancent un cabinet d’un genre nouveau qui compte des fiscalistes et des chercheurs. L’idée ? Aiguiller les entrepreneurs innovants dans les coulisses des aides publiques destinées à la recherche et à l’innovation et faire en sorte que la recherche fasse partie leur ADN.

Il faut savoir que Clarisse Berrebi est une entrepreneuse dans l’âme : elle ne sait pas créer de simples cabinets. Associée dans un premier temps chez 11.100.34, elle fonde ensuite Bold, un cabinet-entreprise pas comme les autres qui accompagne les start-up, et qui connaîtra 35 % de croissance annuelle. Deux structures où elle travaillera avec Estelle Joan, spécialisée dans la fiscalité de l’innovation depuis plusieurs années. Ensemble, les amies de longue date élaboreront un nouveau concept et créeront Ether en novembre 2022. Clarisse Berrebi explique que par rapport à Bold "on resserre le prisme de nos objectifs et on se concentre sur la fiscalité des entreprises innovantes".

Gamers

Une fois de plus, il y a la volonté de casser les codes. Il s’agit de doubler le cabinet d’un laboratoire de recherche. Des embauches sont d’ailleurs sur le feu. Trois jeunes docteurs en droit, en économie et en sociologie vont rejoindre l’aventure. Des têtes pensantes qui ont étudié les problématiques liées aux aides fiscales et à la compétitivité internationale pour en conclure que, sans réelle surprise, parmi les entreprises les plus compétitives on retrouve celles qui ont reçu des aides publiques, les Gafa par exemple. Une donnée qui conforte le cabinet dans la mission qu’il s’est donné : aider les PME et les start-up à s’approprier la fiscalité favorable à l’innovation et la recherche mise en place dans les années quatre-vingts en France. Ces docteurs auront une double fonction : faire de la recherche en amont – par exemple sur les nouveaux modes de travail –, pour anticiper les besoins des clients, et par ailleurs, étudier leurs problématiques spécifiques. Ether, qui adopte la philosophie des jeux vidéo, veut aider les entreprises innovantes à passer des "levels". "Le gaming c’est une allégorie de la vie. Les entrepreneurs sont des gamers, qui veulent passer des étapes, développer des skills, et découvrir de nouveaux mondes", assure Clarisse Berrebi.

Goût pour l’entrepreneuriat

Le cabinet propose une offre triple à ses clients attirés par un bouche-à-oreille et un marketing efficaces. Il souhaite les accompagner sur le long terme avec une formule d’abonnement et enraciner la recherche et l’innovation au sein de leur entreprise. Il peut également les assister dans le recouvrement de créances fiscales lors de vérifications de comptabilité ou pour toutes demandes d’informations portant sur les crédits d’impôts. Enfin, il fournit un service de "legal opinion" pour des besoins ponctuels.

Clarisse Berrebi concrétise son "envie de créer une entreprise qui aide les entrepreneurs à avoir une vision". Et cultive par là même son goût pour l’entrepreneuriat qu’elle a acquis avec l’expérience Bold. Si Ether se laisse le temps de grandir, le cabinet a de l’ambition. Il comptera près de dix personnes en septembre prochain et s’est déjà lancé à la conquête de nouveaux clients. Quinze sont déjà abonnés. Game on !

Anne-Laure Blouin