Le projet de Bouygues (TF1) et de Métropole Télévision (M6), détenu par le groupe allemand Bertelsmann, doit être davantage étudié par l’Autorité de la concurrence. Réponse attendue d’ici l’automne.

Le 17 février, le groupe Bouygues, propriétaire de TF1, notifiait à l’Autorité de la concurrence son projet d’acquisition du groupe Métropole Télévision, donc M6, contrôlé par l’allemand Bertelsmann. Le projet, dans les tuyaux depuis mai 2021, créerait un géant de la télévision française. En matière de concurrence, les enjeux sont donc importants. De quoi, a annoncé l’Autorité de la concurrence le 18 mars, ouvrir une enquête approfondie.

Fournisseurs, concurrents, clients… De nombreuses parties prenantes ont déjà été interrogées par l’ADLC sur les marchés de l’acquisition de droits, de l’édition et de la distribution de services de télévision et de la publicité, lors de la phase 1 d’examen de l’opération. Désormais, l’Autorité juge qu’une deuxième phase est nécessaire. Elle continuera d’analyser les effets de l’opération, notamment en matière d’acquisition de droits de diffusion de contenus audiovisuels, de publicité et d’édition de chaînes de télévision car “concernant ces activités, la nouvelle entité détiendrait en effet des parts de marché parfois importantes”, explique l’ADLC. Elle poursuivra aussi son analyse de l’impact du développement des nouveaux usages en matière de services audiovisuels. Précision : “L’ouverture d’une phase 2 ne préjuge pas de l’existence d’éventuelles atteintes à la concurrence ni de l’issue de l’examen de l’opération.” À propos de la cession des chaînes TFX et 6ter à Altice, annoncée le 28 février, l’Autorité ajoute qu’elle ne s’inscrit pas à ce stade “dans le cadre d’une proposition d’engagements formalisée par TF1 pour répondre à d’éventuelles préoccupations de concurrence”.

L’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique et ex-CSA) et l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de presse) fourniront également leur avis à l’ADLC. L’examen de la concentration devrait, en principe, s’effectuer dans les soixante-cinq jours à compter de l’ouverture de cette phase 2. L’ADLC table sur l’automne 2022 pour la publication de sa décision qui, si elle approuve la fusion, devra ensuite être validée par l’Arcom.

Olivia Fuentes

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