Volatilité, liquidité ou mouvements systémiques, le point en deux questions avec les gérants d'Aviva Investors France.

Les gérants d'Aviva Investors France pensent que la décision de la Fed de remonter ses taux d’intérêt n'est pas en soi une mauvaise nouvelle pour la zone euro. La corrélation de complaisance qui peut exister entre les taux US et européens impactera davantage les taux longs. L'activisme de Mario Draghi à la tête de la BCE devrait permettre aux taux courts d'évoluer indépendamment des décisions prises par l'institution américaine.

 

Décideurs. En 2015, les marchés financiers européens ont semblé peu concernés par certains événements économiques et politiques.

Denis Lehman. Effectivement, à l'heure du bilan, une question mérite d’être soulevée : mais où est passée la volatilité ? 2015 fut une année relativement atone alors que nous faisons face à quatre événements systémiques majeurs.

Le premier événement majeur, celui relatif au référendum qui a eu lieu en Grèce. Le peuple avait, dans ce cadre, clairement dit non à la politique d'austérité mise en place jusqu'ici. Aujourd'hui, l'Eurozone tient grâce à deux piliers : l'un fait preuve d'une grande solidité, la BCE, l'autre apparaît de plus en plus fragile, les politiques.

Le second événement est d'ordre géopolitique. Les frontières tendent à disparaître, cela pousse certaines populations à un repli sur soi.

Autre événement de l'année 2015, le ralentissement de la croissance chinoise. Celui-ci est venu affaiblir le rôle moteur que le pays avait dans la croissance mondiale.

Enfin, le manque de liquidité constaté sur le marché du crédit américain pourrait venir inquiéter à court terme les marchés financiers.

Je ne vois qu'une seule explication à la résistance des marchés : les politiques de quantitave easing conduites par les banques centrales ont anesthésié la volatilité des marchés financiers.

 

Décideurs. Les politiques ultra-accommodantes des banques centrales ont, en outre, eu pour corollaire la baisse des rendements obligataires. Quels placements sont à privilégier pour générer de la performance additionnelle ?

Jean-François Boulier. Pour des placements à long terme, les prêts aux entreprises privées, notamment françaises et britanniques, nous paraissent être des solutions pertinentes. Nous avons, à ce titre, une certaine appétence pour le secteur immobilier. Dans ce contexte, le sujet des liquidités doit également être abordé de façon prioritaire. Pour générer du rendement, nos équipes globales ont ainsi fait le choix de développer des stratégies de performance absolue. Celles-ci constituent un ensemble de positions à moyen terme de nature à générer un couple rendement/risque se substituant aux marchés obligataires et qui nous permet d'apporter une réponse face aux prix très élevés des titres de dettes. Cette stratégie s'appuie également sur de nombreuses classes d'actifs et propose une volatilité deux fois moindre que celle des marchés actions.  

 

Propos recueillis par Aurélien Florin

Retrouvez la suite de cet entretien dans l'édition 2016 du supplément « Gestion de patrimoine & gestion d'actifs » du magazine Décideurs

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