Un marché stable, trop stable. Aujourd’hui, les mots les plus appropriés pour le définir seraient plutôt évolution et dynamisme. D’autant qu’il s’émancipe peu à peu de son encombrant voisin.
Le Canada : un marché en phase d’ouverture
Il y a seulement quelques années, pour décrire le marché du droit canadien, des termes mitigés tels que «?peu animé?», «?équilibré?» ou «?limité à son propre territoire?» auraient été employés. Un marché stable, trop stable. Aujourd’hui, les mots les plus appropriés pour le définir seraient plutôt évolution et dynamisme. D’autant qu’il s’émancipe peu à peu de son encombrant voisin.
Le Canada a été relativement protégé de la récession et de la crise financière grâce à une dette publique très faible et à une économie solide, focalisée sur les secteurs qui traditionnellement font la puissance du pays. L’exploitation des ressources naturelles, l’agriculture, la pêche, l’exploitation minière, l’énergie et les forêts, ont ainsi toujours joué un rôle important dans l’histoire et le développement du pays. Aujourd’hui, l’économie de plusieurs de ses régions repose encore sur leur exploitation, ces ressources représentant un pourcentage très élevé des exportations du Canada. Le cadre fiscal demeure également très concurrentiel, un facteur crucial pour attirer les investissements étrangers et stimuler l’innovation. De tous les marchés à maturité, le Canada est le pays qui offre le meilleur avantage fiscal pour les entreprises, suivi du Royaume-Uni et des Pays-Bas (étude KPMG sur la compétitivité fiscale des quatorze économies majeures du monde).
The Norton Rose Effect
Récemment, le marché canadien a fait l’objet d’une vague de fusions touchant des cabinets internationaux, changeant définitivement la structure du marché du droit du pays. Tout commence en juin 2011 avec la fusion entre le groupe anglais Norton Rose, le québécois Ogilvy Renault et le cabinet sud-africain Deneys Reitz. Début 2012, s’ajoute à ce triptyque le cabinet Macleod Dixon, historiquement basé à Calgary, qui renforce l’équipe existante dans les secteurs des mines, des infrastructures et du financement de projets. La maîtrise de toutes ces opérations a donné naissance à un groupe qui s’assure une présence mondiale, s’appuyant sur environ trois mille avocats. Norton Rose Canada compte aujourd’hui sept cents avocats, formant l’un des premiers cabinets d’affaires du pays en ce qui concerne les effectifs.
Le dernier changement qui a chamboulé le marché concerne l’union transfrontalière entre le cabinet local Fraser Milner Casgrain (FMC), les anglo-américains SNR Denton et le cabinet français Salans.La nouvelle entité, Dentons, sera un des acteurs majeurs au niveau mondial et comptabilisera plus de 2 500 avocats. FMC, qui développe déjà une expertise reconnue dans les secteurs porteurs du pays, mais qui ne disposait pas des bureaux en dehors des frontières canadiennes, bénéficiera grâce à cette fusion d’un réseau international très étendu.
Plus atypique, la stratégie de développement international du cabinet Fasken Martineau est passée en octobre?2012 par l’annonce de la fusion avec Bell Dewar, un cabinet d’avocats de premier plan en Afrique du Sud. Unique acteur de la place canadienne avec une importante présence internationale, Fasken Martineau avait ouvert ses portes à Paris en 2009. Cette implantation européenne a permis au cabinet d’utiliser la France comme plate-forme vers l’Afrique francophone.
Traditionnellement, les principales firmes du pays disposent de bureaux dans les centres financiers tels que New York et Londres et plus récemment en Chine ou au Moyen-Orient. Une poignée seulement de cabinets d’affaires internationaux, comme Baker & McKenzie, Shearman & Sterling et Skadden Arps ont inclus le Canada dans leur stratégie de développement à l’international avec des bureaux à Toronto, le principal centre financier du pays.
Le marché du droit canadien est ainsi toujours dominé par des firmes indépendantes telles que Borden Ladner Gervais, Gowling Lafleur Henderson, McCarthy Tétrault et Blake, Cassels & Graydon.
Une nouvelle phase semble aujourd’hui se dessiner dans le pays, celle de la globalisation. Ces opérations de rapprochements transfrontaliers, encore rares sur le marché canadien, devraient se multiplier dans les années à venir.
Lire l'interview de Brock Gibson, managing partner, Blake, Cassels & Graydon
Le Canada a été relativement protégé de la récession et de la crise financière grâce à une dette publique très faible et à une économie solide, focalisée sur les secteurs qui traditionnellement font la puissance du pays. L’exploitation des ressources naturelles, l’agriculture, la pêche, l’exploitation minière, l’énergie et les forêts, ont ainsi toujours joué un rôle important dans l’histoire et le développement du pays. Aujourd’hui, l’économie de plusieurs de ses régions repose encore sur leur exploitation, ces ressources représentant un pourcentage très élevé des exportations du Canada. Le cadre fiscal demeure également très concurrentiel, un facteur crucial pour attirer les investissements étrangers et stimuler l’innovation. De tous les marchés à maturité, le Canada est le pays qui offre le meilleur avantage fiscal pour les entreprises, suivi du Royaume-Uni et des Pays-Bas (étude KPMG sur la compétitivité fiscale des quatorze économies majeures du monde).
The Norton Rose Effect
Récemment, le marché canadien a fait l’objet d’une vague de fusions touchant des cabinets internationaux, changeant définitivement la structure du marché du droit du pays. Tout commence en juin 2011 avec la fusion entre le groupe anglais Norton Rose, le québécois Ogilvy Renault et le cabinet sud-africain Deneys Reitz. Début 2012, s’ajoute à ce triptyque le cabinet Macleod Dixon, historiquement basé à Calgary, qui renforce l’équipe existante dans les secteurs des mines, des infrastructures et du financement de projets. La maîtrise de toutes ces opérations a donné naissance à un groupe qui s’assure une présence mondiale, s’appuyant sur environ trois mille avocats. Norton Rose Canada compte aujourd’hui sept cents avocats, formant l’un des premiers cabinets d’affaires du pays en ce qui concerne les effectifs.
Le dernier changement qui a chamboulé le marché concerne l’union transfrontalière entre le cabinet local Fraser Milner Casgrain (FMC), les anglo-américains SNR Denton et le cabinet français Salans.La nouvelle entité, Dentons, sera un des acteurs majeurs au niveau mondial et comptabilisera plus de 2 500 avocats. FMC, qui développe déjà une expertise reconnue dans les secteurs porteurs du pays, mais qui ne disposait pas des bureaux en dehors des frontières canadiennes, bénéficiera grâce à cette fusion d’un réseau international très étendu.
Plus atypique, la stratégie de développement international du cabinet Fasken Martineau est passée en octobre?2012 par l’annonce de la fusion avec Bell Dewar, un cabinet d’avocats de premier plan en Afrique du Sud. Unique acteur de la place canadienne avec une importante présence internationale, Fasken Martineau avait ouvert ses portes à Paris en 2009. Cette implantation européenne a permis au cabinet d’utiliser la France comme plate-forme vers l’Afrique francophone.
Traditionnellement, les principales firmes du pays disposent de bureaux dans les centres financiers tels que New York et Londres et plus récemment en Chine ou au Moyen-Orient. Une poignée seulement de cabinets d’affaires internationaux, comme Baker & McKenzie, Shearman & Sterling et Skadden Arps ont inclus le Canada dans leur stratégie de développement à l’international avec des bureaux à Toronto, le principal centre financier du pays.
Le marché du droit canadien est ainsi toujours dominé par des firmes indépendantes telles que Borden Ladner Gervais, Gowling Lafleur Henderson, McCarthy Tétrault et Blake, Cassels & Graydon.
Une nouvelle phase semble aujourd’hui se dessiner dans le pays, celle de la globalisation. Ces opérations de rapprochements transfrontaliers, encore rares sur le marché canadien, devraient se multiplier dans les années à venir.
Lire l'interview de Brock Gibson, managing partner, Blake, Cassels & Graydon