FTPA ou la croissance sereine

Dès sa création en 1972, le cabinet FTPA s’est distingué du fait de l’hétéroclisme de ses effectifs. Le fondateur du cabinet, Alain Berchebru de Foucaud, a ainsi exercé tour à tour comme inspecteur des impôts, notaire, huissier et avocat. Aujourd’hui, l’associé n’exerce plus avenue Foch mais auprès du tribunal de commerce d’Evry comme greffier. De même, Philippe Pochet, cofondateur du cabinet et associé expert des questions IP?/?IT, a occupé les fonctions d’attaché culturel auprès de l’ambassade de France à Los Angeles. On dénombre en outre, au sein de l’équipe, d’anciens directeurs juridiques. Sans compter les nombreuses nationalités représentées au sein du cabinet.

La culture de la diversité

La diversité (deux avocats sont inscrits au barreau de New-York, on compte un sollicitor et un barrister, un avocat vient du barreau de Stockholm, un autre de l’Ile Maurice, etc.) est restée un élément clé de la culture FTPA. L’associé Antoine Tchekhoff, qui a rejoint le cabinet en 1979, définit d’ailleurs la firme française comme « un ensemble de fortes personnalités qui aiment à travailler ensemble et ce, dans une excellente ambiance ».

Chez FTPA, aucun associé n’est majoritaire. D’ailleurs, le poste de managing partner n’existe pas. Antoine Tchekhoff poursuit : « l’avenir du cabinet est l’affaire de tous les associés, seniors ou non. Concernant toutes les options de développement, l’adhésion doit être totale ». Jusqu’à présent, la cohésion a toujours fonctionné. Preuve en est : la forte constance des effectifs. En dix ans, FTPA n’a connu que trois départs d’associés (Martine Samuelian et Guillaume Berruyer ont rejoint, fin 2009, JeantetAssociés pour y développer un département institutions financières et Aline Jacquet-Duval, associée droit social, a quitté le cabinet pour exercer en indépendante).
 

Chez FTPA, aucun associé n’est majoritaire. D’ailleurs, le poste de managing partner n’existe pas 

Du cabinet fiscal au cabinet de droit des affaires

Aux prémices du cabinet, dans les années 1970, le droit fiscal demeure l’activité reine, à l’appui des associés de Foucaud et Pétouin, anciens inspecteurs des impôts. Puis, rapidement, au fur et à mesure des recrutements, de nouvelles compétences sont venues se greffer au pilier historique comme le droit social, la propriété intellectuelle, les contentieux des affaires et le corporate (avec notamment les opérations de fusions-acquisitions). À Paris, FTPA s’impose alors comme un cabinet généraliste en droit des affaires.

Depuis, la firme a développé d’autres spécialités comme le droit du sport avec Fabrice Lorvo, le droit de la distribution avec Antoine-Gautier-Sauvagnac, le droit du cinéma avec Philippe Pochet ou encore le droit aérien avec Laurent Archambault.

Moins de dix ans après sa création, FTPA va prendre une nouvelle orientation à l’appui notamment de l’arrivée d’Antoine Tchekhoff. Le jeune associé se voit confier une mission : donner une orientation internationale à la firme française. Les débuts du cabinet à l’étranger sont clairement tournés vers les États-Unis avec pour clients de grosses sociétés américaines comme Telex ou encore Documentation.
Très vite, les associés veulent développer cette vocation internationale et en 1978, le cabinet est à l’origine de la création de l’International lawyers group aux côtés de six autres firmes basées en Allemagne, au Luxembourg, en Suisse, en Autriche, à Trinidad et au Nigéria. Le réseau, non exclusif, regroupe aujourd’hui plus de 40 pays parmi lesquels les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, Singapour, la Turquie, etc.

Parisien et international

À l’appui du développement du cabinet et du renforcement de son équipe, la question d’une implantation à l’étranger est alors abordée. Les associés expliquent : « nous souhaitions développer un bureau FTPA en Hongrie mais nous avons rapidement écarté cette option. Une nouvelle implantation implique un énorme investissement et surtout, des problématiques de contrôle de qualité du travail. Les réseaux se sont donc imposés comme plus adaptés à notre cabinet, à notre vision du métier d’avocat ».
En effet, FTPA est intervenu et intervient toujours régulièrement dans le secteur des grands projets avec des dossiers d’envergure comme la construction de la base de Kourou en Guyane, d’une centrale électrique à l’île Maurice, du métro de Copenhague, d’un barrage au Lesotho, etc. Par le biais de ces dossiers internationaux et à l’appui de gros clients comme Eiffage ou Vinci, le cabinet s’est constitué de nombreux contacts, plus ou moins formels, avec des cabinets étrangers. Outre la création de l’International lawyers group, FTPA a ainsi adhéré à un réseau de cabinets exclusivement européens, ou encore à une alliance de firmes spécialisées en IP?/?IT.
Plus encore, et de façon informelle, chaque associé s’est construit son propre réseau dans son domaine d’intervention. À titre d’exemple, l’associée M&A Nathalie Younan, d’origine libanaise, a développé de nombreux contacts dans la région du Golfe. Elle est en outre la secrétaire générale de l’Association des anciens élèves d’Harvard Law School pour l’Europe.
L’Amérique du Sud est également une région où le cabinet accompagne régulièrement de grands groupes français dans leurs projets. La Turquie, également, est une zone de croissance pour FTPA qui a signé un partenariat avec une firme franco-turque. C’est l’associé Fabrice Lorvo qui est en charge des liens avec la Turquie. Parmi les clients locaux de FTPA : la compagnie aérienne Turkish Airlines, de grands groupes textiles qui souhaitent conquérir le marché européen, etc. 

Le choix de l’indépendance

Si FTPA a opté pour le système des réseaux informels, ce choix est celui de l’indépendance. Nathalie Younan développe : « ces réseaux non exclusifs ne sont pas contraignants. Présenter un réseau informel est toujours plus efficace que d’imposer au client un système captif de bureaux internationaux ».

Depuis sa naissance, le cabinet a connu, chaque année, une croissance de l’ordre de 5 à 10 %. « Cette extraordinaire stabilité est fondée sur la diversité de nos clients, de nos secteurs d’intervention, mais également sur la polyvalence de nos avocats », explique Antoine Tchekhoff. Les associés s’attachent ainsi à embaucher des avocats capables d’intervenir à la fois en conseil et en contentieux.
Surtout, le cabinet a abandonné l’idée d’opérer une fusion ou un rapprochement avec d’autres firmes. « Trop risqué en termes de cohésion de l’équipe », répliquent en chœur les associés. FTPA fait en effet partie de ces cabinets qui cooptent d’anciens stagiaires, voire d’anciens pré-stagiaires.

Autre raison de cette stabilité : beaucoup d’avocats du cabinet sont d’anciens responsables juridiques, comme le récemment arrivé Robert Corcos ou encore Piera Cavanna. Antoine Tchekhoff souligne la qualité de ces avocats qui savent, de par leur expérience, « anticiper le point de vue de l’entreprise ». Pas étonnant dès lors que le cabinet représente de nombreux groupes industriels. Avec peu de fonds d’investissement dans son portefeuille, et une activité historique en contentieux des affaires, FTPA a pu éviter le plus gros de la crise. En 2009, l’équipe M&A a ainsi été très occupée.

Tout comme le pôle restructuring, mené par Édouard Fabre et Bruno Robin, ou le département contentieux et ses quatre associés : Antoine Tchekhoff, Laurence Lepinoix, Emmanuel d’Antin et Laurent Archambault. Le cabinet vient de rentrer dans le panel des cabinets d’avocats du groupe SNCF, plus particulièrement pour ce qui concerne les secteurs de l’immobilier, des marchés publics et de la propriété industrielle.

2010 : nouvel essor

Au-delà du départ, en fin d’année dernière, de deux associés, l’année 2009 a été une période de développement pour FTPA. En mai 2009, Frédéric Navarro, qui exerçait depuis 2005 chez Dewey & LeBoeuf à Paris) est venu renforcer le pôle droit social de la firme. 

En octobre dernier, quatre collaborateurs étaient recrutés pour muscler différents départements du cabinet. Enfin, début janvier 2010, Robert Corcos, qui avait commencé sa carrière de collaborateur chez FTPA (auprès d’Antoine Tchekhoff), réintègre la firme au rang d’associé accompagné de trois collaborateurs.
Plusieurs projets sont lancés pour l’année 2010. En premier lieu, un expert fiscal devrait prochainement rejoindre l’équipe FTPA. Le cabinet devrait également développer un desk dédié aux marchés du Maghreb et du Moyen-Orient, en particulier avec l’associée Nathalie Younan.

Dernier chantier de la structure pour cette année : abandonner les locaux historiques de l’avenue Foch pour des bureaux plus étendus. De quoi voir naître de beaux projets…