Décideu. Vous êtes associé, respoable du département business recovery services de PricewaterhouseCoope. Quelle est votre spécificité sur le marché du restructuring ?

Décideurs. Vous êtes associé, responsable du département business recovery services de PricewaterhouseCoopers. Quelle est votre spécificité sur le marché du restructuring ?

Olivier Marion. La spécificité de PricewaterhouseCoopers réside dans le caractère intégré de son offre. L’environnement du pôle transactions, dans lequel évolue l’unité business recovery services, permet la complémentarité des métiers. Nous disposons de l’expertise nécessaire pour établir un diagnostic stratégique, opérationnel, réaliser une revue du business-plan et accompagner une entreprise dans sa restructuration.
Au-delà de mon groupe d’activité d’une vingtaine de personnes, ces métiers mobilisent une centaine de professionnels. C’est une force qui nous permet d’offrir un service en cohérence avec les attentes des entreprises et de leurs créanciers. Pour exemple, le dossier Autodistribution, pour lequel PricewaterhouseCoopers a réalisé un independant business review à la demande du pool bancaire, a fait intervenir les équipes stratégie, finance et opérations.

Décideurs. Comment gérez-vous l’arbitrage entre intégration et indépendance ?

O. M.
Nous ne pouvons pas être commissaire aux comptes et debt advisor d’un même client. La pratique est de laisser un autre acteur intervenir en la matière.
Cependant, nous conservons la possibilité de procéder à une revue du business-plan qui sert de base d’analyse aux banques. Notre client convainc de manière récurrente ces dernières du bien-fondé de ce choix lorsqu’il est lui-même convaincu que notre intervention sera efficace. À nous de faire nos preuves.


Décideurs. Vous êtes un des observateurs privilégiés des entreprises en difficulté. Quid de leur situation en 2009 ?

O. M.
Nous avons eu à traiter de nombreuses restructurations financières dès la fin 2008 et durant toute l’année 2009. Les solutions trouvées n’ont probablement été que temporaires : les actionnaires ont accepté d’injecter des fonds et les banques ont assoupli les covenants et les échéanciers. Ainsi, beaucoup de sociétés ont été mises sous perfusion grâce à des décalages de paiements allégeant leurs besoins de trésorerie. Par ailleurs, certains groupes sont face à un mur de dette à remBourser à l'horizon 2012-2015. Cet obstacle aujourd’hui est en partie contourné par le démarrage de levée d’obligations high yield ou de cotations en Bourse.

Dans certains cas, ces « pansements financiers » ne seront pas suffisants, et des restructurations opérationnelles vont s’imposer en vue de recentrer et/ou repositionner ces entreprises. Ces derniers cas de figure impliquent bien souvent des opérations de type carve out.

En outre, je tiens à souligner l’action du Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri) et de la Médiation du Crédit qui ont facilité des opérations de restructuration en 2009, et ont permis à toutes les parties d’accélérer la prise de décision.


Décideurs. Est-ce à dire que vous êtes pessimiste pour 2010 ?

O. M.
La situation va rester difficile, mais est en voie de stabilisation. De nouvelles restructurations financières ainsi que des réorganisations opérationnelles auront lieu. Les covenants vont se resserrer de manière mécanique. Dans certains secteurs, il sera difficile de financer le besoin en fonds de roulement lié à la reprise. En conséquence, les fonds de retournement devraient être très actifs.

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