Moins de dix jours avant l’ouverture des Jeux Olympiques, l'État a donné son feu vert le 9 juillet, à l'exploitation d'un vertiport à Paris, permettant au groupe Aéroports de Paris (ADP) et à Volocopter de faire voler leurs aéronefs électriques durant les JO. Si la mairie de Paris s’oppose à ce projet, le duo y voit une vitrine inédite pour un nouveau marché.

Paris sans ses embouteillages... La capitale pourrait devenir la première ville à bénéficier des eVTOL (electric vertical take-off and landing), des aéronefs à décollage vertical alimenté par batteries électriques, ou plus simplement "taxis volants". L’entreprise allemande Volocopter, à l’origine du "Volocity", a reçu l’autorisation d’installer une plateforme flottante sur les quais d’Austerlitz.

Voler au secours des services d’urgence

Exploité par ADP, le "vertiport" permettra d’assurer le décollage et l'atterrissage des taxis volants et de relier d’autres vertiports situés aux abords de la capitale, comme à Issy-les-Moulineaux. Mais n’espérez pas voir tout de suite Korben Dallas venir vous chercher à votre fenêtre, le Volocity n’aura droit qu’à des vols de démonstration, sans passager. Le but est de profiter des JO pour démontrer la faisabilité de ce nouveau mode de transport.

Plusieurs avantages sont mis en avant par les promoteurs des taxis volants. Pour une ville comme Paris, au podium des villes les plus embouteillées au monde, il s’agit de décongestionner le trafic. Les transports sanitaires d’urgence, comme le transfert de malades ou de greffons, sont aussi perçus comme l’un des usages les plus prometteurs, avec une possible réduction du temps d’intervention. Des discussions sont d’ailleurs en cours entre l’ADP et l’APHP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris).

Contre vents et marées

En dépit des critiques, qui dénoncent un "projet absurde", "antiécologique" et "très cher", le projet bénéficie du soutien de la région Île-de-France et de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC). Dès 2019, la certification par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a également permis d’accélérer son développement. Pour Dirk Hoke, directeur général de Volocopter, la réussite de cette expérimentation à Paris pourrait ouvrir la voie à d'autres villes dans le monde.

La décision du gouvernement n’est pas du goût de certains élus parisiens. La mairie de Paris étudie la possibilité d’un recours en justice contre l’arrêté ministériel du 9 juillet. Les constructeurs d’eVTOL, dont Airbus avec son CityAirbus NextGen, ont encore du travail pour convaincre le grand public de la pertinence d’un tel mode de transport.

Sasha Alliel

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