En seulement dix ans, Booking et Airbnb ont profondément révolutionné le secteur de l’hôtellerie. Mais entre la centrale de réservation et la plate-forme collaborative la bataille est rude. D'autant qu'un concurrent de taille pourrait cette fois bousculer le duo.
Le match : Booking/Airbnb
1- Taille : Booking
Présent dans deux cents pays, Booking est tout simplement le premier site mondial de réservation d’hébergement. En France, 70 % des ventes en ligne sont réalisées sur ce site. Selon eMarketer, le poids de ces plates-formes a doublé en cinq ans, passant de 12 % en 2009 à 24 % en 2015. Et les réservations de voyages effectuées à partir d’un mobile vont passer de 15 % en 2014 à 35 % en 2018, selon eMarketer. Booking, avec ses 535 000 partenaires, compte chaque jour 700 000 nuitées réservées, contre environ 400 000 pour Airbnb. Le site collaboratif n’a néanmoins pas de quoi rougir. En février 2014, il recensait 300 000 chambres. Neuf mois plus tard, il en comptait un million. Une progression qui le faisait passer devant l’Intercontinental (698 000 chambres) et le placait à égalité avec Marriott.
2- Modèle économique : match nul
Fortes de leur taille et de leur croissance, les deux plates-formes se rémunèrent grâce à des commissions prélevées sur chaque transaction. Booking ne charge que l’hébergeur à hauteur de 15 %, tandis qu’Airbnb a fait le choix de répartir sa commission entre le propriétaire (3 %) et le locataire (entre 6 % à 12 %). Des pourcentages en accord avec l’ensemble du marché : les intermédiaires digitaux représentent en moyenne 15 % des profits hôteliers. Avec un trafic important, les deux concurrents se sont également lancés dans la publicité en ligne mais ne communiquent aucun chiffre à ce sujet.
3- Résultat financier : Booking
Détenu par Priceline, leader mondial de la réservation en ligne, Booking dispose d’une force de frappe sans équivalent. Côté en Bourse, la maison mère américaine, qui possède également Kayak, un comparateur de prix de billets d’avion, et OpenTable, leader de la réservation de restaurants, réalise un chiffre d’affaires de 6,8 milliards de dollars. La part de Booking dans ce montant n’est pas précisée mais elle serait comprise, selon plusieurs analystes, entre 25 % et 40 %. En 2013, le chiffre d’affaires d’Airbnb n’était quant à lui que de 250 millions de dollars mais affichait une progression de 100 % en un an. Après une sixième levée de fonds de 475 millions de dollars en avril 2014, la start-up est valorisée dix milliards de dollars, environ 25 % de plus qu’un grand groupe hôtelier comme Accor ! Le groupe Priceline est quant à lui valorisé soixante milliards de dollars.
4- Gains pour le consommateur : Airbnb
Selon Priceonomics, une chambre réservée aux États-Unis sur le réseau Airbnb est en moyenne 49,5 % moins cher qu’une chambre d'hôtel. Pour Booking, il est plus difficile d’obtenir un point de comparaison, mais les négociations tarifaires entre la plate-forme et ses prestataires hôteliers permettent de se faire une idée. Selon ces derniers, Booking leur impose de faire baisser les prix d’au moins 20 % par rapport à leur tarification en direct. Jouant de sa position dominante, le site de réservation impose même aux hôteliers de ne pas pratiquer des prix plus bas que ceux indiqués sur la plate-forme sous peine de se faire éjecter. Des tarifications et des comportements qui poussent les groupes hôteliers à entrer en guerre contre ces deux intermédiaires.
5- Référencement : Airbnb
Malheureusement pour Booking, il est loin d’être devenu un réflexe. Quand un internaute cherche une chambre, il commence sur Google et non directement sur le site. Pour récupérer des clients potentiels, Boooking dépense une fortune en référencement. Chaque jour, il participe à des enchères sur 500 millions de mots-clés, et chaque année, il verse à Google environ un milliard de dollars. C’est tout simplement le cinquième plus grand client du géant américain. Au contraire, Airbnb, fort de son image collaborative, dépense moins en référencement. La dépendance pourrait devenir d’autant plus préjudiciable pour Booking que Google se lance petit à petit sur son marché. Pour le moment, Google Flight et Hotel Finder se contentent de réorienter, moyennant rémunération, les internautes vers les plates-formes de réservation. Que se passera-t-il si Google décide de ne plus vouloir jouer les intermédiaires ?
Résultat : Booking : 3 - Airbnb : 3
Grâce à une stratégie de référencement soutenue, Booking a réussi à devenir le leader incontesté de la réservation en ligne en seulement cinq ans. Mais en ouvrant le monde de l’hôtellerie aux particuliers, Airbnb a réussi à lui tenir tête. Mieux encore, il s’offre un marché avec une croissance quasi infinie. Ainsi, si la start-up continue à croître à ce rythme, elle passera devant Booking sur le plan des nuitées réservées avant 2020.
V.P.
Présent dans deux cents pays, Booking est tout simplement le premier site mondial de réservation d’hébergement. En France, 70 % des ventes en ligne sont réalisées sur ce site. Selon eMarketer, le poids de ces plates-formes a doublé en cinq ans, passant de 12 % en 2009 à 24 % en 2015. Et les réservations de voyages effectuées à partir d’un mobile vont passer de 15 % en 2014 à 35 % en 2018, selon eMarketer. Booking, avec ses 535 000 partenaires, compte chaque jour 700 000 nuitées réservées, contre environ 400 000 pour Airbnb. Le site collaboratif n’a néanmoins pas de quoi rougir. En février 2014, il recensait 300 000 chambres. Neuf mois plus tard, il en comptait un million. Une progression qui le faisait passer devant l’Intercontinental (698 000 chambres) et le placait à égalité avec Marriott.
2- Modèle économique : match nul
Fortes de leur taille et de leur croissance, les deux plates-formes se rémunèrent grâce à des commissions prélevées sur chaque transaction. Booking ne charge que l’hébergeur à hauteur de 15 %, tandis qu’Airbnb a fait le choix de répartir sa commission entre le propriétaire (3 %) et le locataire (entre 6 % à 12 %). Des pourcentages en accord avec l’ensemble du marché : les intermédiaires digitaux représentent en moyenne 15 % des profits hôteliers. Avec un trafic important, les deux concurrents se sont également lancés dans la publicité en ligne mais ne communiquent aucun chiffre à ce sujet.
3- Résultat financier : Booking
Détenu par Priceline, leader mondial de la réservation en ligne, Booking dispose d’une force de frappe sans équivalent. Côté en Bourse, la maison mère américaine, qui possède également Kayak, un comparateur de prix de billets d’avion, et OpenTable, leader de la réservation de restaurants, réalise un chiffre d’affaires de 6,8 milliards de dollars. La part de Booking dans ce montant n’est pas précisée mais elle serait comprise, selon plusieurs analystes, entre 25 % et 40 %. En 2013, le chiffre d’affaires d’Airbnb n’était quant à lui que de 250 millions de dollars mais affichait une progression de 100 % en un an. Après une sixième levée de fonds de 475 millions de dollars en avril 2014, la start-up est valorisée dix milliards de dollars, environ 25 % de plus qu’un grand groupe hôtelier comme Accor ! Le groupe Priceline est quant à lui valorisé soixante milliards de dollars.
4- Gains pour le consommateur : Airbnb
Selon Priceonomics, une chambre réservée aux États-Unis sur le réseau Airbnb est en moyenne 49,5 % moins cher qu’une chambre d'hôtel. Pour Booking, il est plus difficile d’obtenir un point de comparaison, mais les négociations tarifaires entre la plate-forme et ses prestataires hôteliers permettent de se faire une idée. Selon ces derniers, Booking leur impose de faire baisser les prix d’au moins 20 % par rapport à leur tarification en direct. Jouant de sa position dominante, le site de réservation impose même aux hôteliers de ne pas pratiquer des prix plus bas que ceux indiqués sur la plate-forme sous peine de se faire éjecter. Des tarifications et des comportements qui poussent les groupes hôteliers à entrer en guerre contre ces deux intermédiaires.
5- Référencement : Airbnb
Malheureusement pour Booking, il est loin d’être devenu un réflexe. Quand un internaute cherche une chambre, il commence sur Google et non directement sur le site. Pour récupérer des clients potentiels, Boooking dépense une fortune en référencement. Chaque jour, il participe à des enchères sur 500 millions de mots-clés, et chaque année, il verse à Google environ un milliard de dollars. C’est tout simplement le cinquième plus grand client du géant américain. Au contraire, Airbnb, fort de son image collaborative, dépense moins en référencement. La dépendance pourrait devenir d’autant plus préjudiciable pour Booking que Google se lance petit à petit sur son marché. Pour le moment, Google Flight et Hotel Finder se contentent de réorienter, moyennant rémunération, les internautes vers les plates-formes de réservation. Que se passera-t-il si Google décide de ne plus vouloir jouer les intermédiaires ?
Résultat : Booking : 3 - Airbnb : 3
Grâce à une stratégie de référencement soutenue, Booking a réussi à devenir le leader incontesté de la réservation en ligne en seulement cinq ans. Mais en ouvrant le monde de l’hôtellerie aux particuliers, Airbnb a réussi à lui tenir tête. Mieux encore, il s’offre un marché avec une croissance quasi infinie. Ainsi, si la start-up continue à croître à ce rythme, elle passera devant Booking sur le plan des nuitées réservées avant 2020.
V.P.