Patron du Puy du Fou, Nicolas de Villiers nous livre les clés de compréhension d'un marché en pleine croissance, celui des parcs de divertissement.
Nicolas de Villiers (Puy du Fou) : « L’avenir du divertissement passe par le spectacle vivant »
Décideurs. Avec une croissance cumulée de son chiffre d’affaires de + 50 % depuis 2011, le Puy du Fou est-il le symbole d’une nouvelle ère de parcs de loisirs ?
Nicolas de Villiers. Notre vision de l’avenir du divertissement passe en effet par le spectacle vivant. Nous pensons que les cinquante premières années de l’existence des parcs de loisirs ont consacré la primauté des manèges et des attractions à sensations. Pendant longtemps, les parcs se sont plus adressés au corps qu’à l’esprit, mais la tendance a changé. Aujourd’hui, le spectacle vivant et innovant est en pleine progression, d’autant plus qu’il laisse des souvenirs pérennes aux visiteurs.
Décideurs. Ne proposant pas les mêmes prestations que vous, les parcs d’attractions ne sont donc pas vos concurrents ?
N. V. Les parcs d’attractions ne sont pas nos concurrents. D’abord, les visiteurs s’étant déjà rendus dans de grands parcs à manèges seront amenés à venir au Puy du Fou, considérant que l’expérience du parc de loisirs leur a plu. Ensuite, comme vous l’avez compris, notre stratégie est exactement à l’opposé de ce que proposent les acteurs traditionnels du secteur. Notre modèle, reposant sur du divertissement enraciné dans la culture d’un pays et à l’origine de créations uniques, est d’ailleurs loué à l’étranger. Plusieurs confrères, russes ou anglais par exemple, souhaitent connaître la recette du Puy du Fou et l’appliquer à leur image.
Décideurs. Quelle est votre recette pour rester rentable ?
N. V. Pour commencer, nous avons l’obligation d’être rentables dans la mesure où nous n’avons ni actionnaires extérieurs ni subventions publiques. Si nous n’étions pas rentables, nous serions morts de facto. Pour que notre modèle économique fonctionne, nous créons tout en interne, à l’instar d’un Disney. Par choix, nous ne touchons pas de droits d’auteur, ce qui représente des économies importantes par rapport à ce qui se pratique généralement dans le monde de la création artistique.
Décideurs. D’ailleurs, c’est plutôt le Puy du Fou qui met à disposition d’autres acteurs sa force créative ?
N. V. Effectivement, la société Puy du Fou International a vocation à aider les porteurs de projets étrangers à proposer des œuvres d’art et d’esprit sur le modèle du Puy du Fou, pour peu qu’ils en aient les moyens financiers. En ce moment, un spectacle tourne tous les jours aux Pays-Bas et cela depuis trois ans. Par ailleurs, si nous sommes dynamiques en dehors de nos frontières, c’est que nous ne cherchons pas à dupliquer le modèle en tant que tel mais à s’en servir pour puiser dans la culture et l’histoire du pays où nous allons afin d’en faire un spectacle original. C’est ce que nous faisons actuellement en Angleterre et en Russie.
Décideurs. Pour résumer, le Puy du Fou est-il aux parcs de divertissement ce que le Cirque du Soleil a été au monde du cirque ?
N. V. Peut-être. Notre point commun avec le Cirque du Soleil réside certainement dans la volonté de rupture qu’a eue cette entreprise vis-à-vis du cirque classique, de la même manière que nous avons pensé le parc de loisirs autrement.
Firmin Sylla
Nicolas de Villiers. Notre vision de l’avenir du divertissement passe en effet par le spectacle vivant. Nous pensons que les cinquante premières années de l’existence des parcs de loisirs ont consacré la primauté des manèges et des attractions à sensations. Pendant longtemps, les parcs se sont plus adressés au corps qu’à l’esprit, mais la tendance a changé. Aujourd’hui, le spectacle vivant et innovant est en pleine progression, d’autant plus qu’il laisse des souvenirs pérennes aux visiteurs.
Décideurs. Ne proposant pas les mêmes prestations que vous, les parcs d’attractions ne sont donc pas vos concurrents ?
N. V. Les parcs d’attractions ne sont pas nos concurrents. D’abord, les visiteurs s’étant déjà rendus dans de grands parcs à manèges seront amenés à venir au Puy du Fou, considérant que l’expérience du parc de loisirs leur a plu. Ensuite, comme vous l’avez compris, notre stratégie est exactement à l’opposé de ce que proposent les acteurs traditionnels du secteur. Notre modèle, reposant sur du divertissement enraciné dans la culture d’un pays et à l’origine de créations uniques, est d’ailleurs loué à l’étranger. Plusieurs confrères, russes ou anglais par exemple, souhaitent connaître la recette du Puy du Fou et l’appliquer à leur image.
Décideurs. Quelle est votre recette pour rester rentable ?
N. V. Pour commencer, nous avons l’obligation d’être rentables dans la mesure où nous n’avons ni actionnaires extérieurs ni subventions publiques. Si nous n’étions pas rentables, nous serions morts de facto. Pour que notre modèle économique fonctionne, nous créons tout en interne, à l’instar d’un Disney. Par choix, nous ne touchons pas de droits d’auteur, ce qui représente des économies importantes par rapport à ce qui se pratique généralement dans le monde de la création artistique.
Décideurs. D’ailleurs, c’est plutôt le Puy du Fou qui met à disposition d’autres acteurs sa force créative ?
N. V. Effectivement, la société Puy du Fou International a vocation à aider les porteurs de projets étrangers à proposer des œuvres d’art et d’esprit sur le modèle du Puy du Fou, pour peu qu’ils en aient les moyens financiers. En ce moment, un spectacle tourne tous les jours aux Pays-Bas et cela depuis trois ans. Par ailleurs, si nous sommes dynamiques en dehors de nos frontières, c’est que nous ne cherchons pas à dupliquer le modèle en tant que tel mais à s’en servir pour puiser dans la culture et l’histoire du pays où nous allons afin d’en faire un spectacle original. C’est ce que nous faisons actuellement en Angleterre et en Russie.
Décideurs. Pour résumer, le Puy du Fou est-il aux parcs de divertissement ce que le Cirque du Soleil a été au monde du cirque ?
N. V. Peut-être. Notre point commun avec le Cirque du Soleil réside certainement dans la volonté de rupture qu’a eue cette entreprise vis-à-vis du cirque classique, de la même manière que nous avons pensé le parc de loisirs autrement.
Firmin Sylla