Née de la vision créative d’un joaillier de génie, Rouvenat, du nom de son génial créateur, n’aura existé qu’une vingtaine d’années. La maison ayant fermé ses portes après son décès, faute d’héritier. Des archives exceptionnelles permettent de relancer la marque.
Rouvenat, la résurrection d’une belle endormie
C’est à l’Exposition universelle de Londres en 1851 que Léon Rouvenat expose sa première collection de haute joaillerie, rencontrant un succès immédiat. De retour à Paris, il inaugure au 62 rue d’Hauteville sa manufacture de joaillerie. S’ensuivent 23 années durant lesquelles la maison tient une place artistique prépondérante. Ses réalisations précieuses et audacieuses fascinent… Les puissants du monde entier s’intéressent à Rouvenat, dont l’impératrice Eugénie qui passa la commande de l’une de ses plus belles broches, une branche de lilas sertie de 300 diamants. Malheureusement, peu de temps après la mort de Léon Rouvenat en 1874, faute d’héritier, la maison disparaît.
En mars 2020, à la veille du premier confinement, quatre noms de la haute joaillerie décident de relancer la maison Rouvenat. Frédéric de Narp, Coralie de Fontenay, Sandrine de Laage et Marie Berthelon la font renaître de ses cendres. Ils ont longtemps travaillé pour Cartier, pas au même moment, pas aux mêmes postes, pas sur les mêmes territoires, mais leurs compétences s’additionnent. Mission : s’inscrire dans la lignée de la joaillerie responsable. Pour cela, Rouvenat a commencé par rouvrir les coffres. Ceux des familles, des bijoutiers, des maisons de ventes, des banques où dorment de si nombreuses pierres.
De véritables trésors inutilisés, conservés, parfois oubliés, qui sont alors invités à revenir dans un cercle vertueux de transformation. De quoi offrir une seconde vie à ces gemmes sélectionnées par le studio de création pour leur beauté, leur feu, leur couleur, leur singularité. Expertisées, nettoyées, repensées, certifiées, ces richesses renaissent ainsi de façon flamboyante et responsable, présentées dans des écrins vintages. Une collection réinventée dont la pièce maîtresse est la réédition du bijou rosace iconique qui donne naissance au cadenas "Bolt" avec ses quatre boucles auxquelles peuvent s’accrocher une ou plusieurs pampilles. Une première qui sera suivie d’autres surprises montées sur or ou argent recyclé grâce à la remise en lumière d’archives comptant plus de 3000 gouaches d’époque. L’objectif de Rouvenat est clair : inaugurer un luxe nouveau, durable et responsable qui soit vecteur d’émotion. À découvrir absolument au 416 rue Saint-Honoré. Plus qu’un simple showroom, un lieu de création qui accueille toutes les collections Rouvenat ainsi qu’un bar à pierres dédié aux commandes spéciales.
Hervé Borne