Détenu par la même famille depuis cinq générations, le groupe est l’un des fleurons du made in France. Avec ses créations de mobilier contemporain, il est à l’origine de nombreuses pièces culte qui meublent des intérieurs luxueux aux quatre coins du monde.
Roset, diamants sur canapé
La famille Roset a le design dans le sang depuis ses débuts. Née près de Lyon il y a 160 ans, elle confectionnait à l’origine des cannes pour ombrelles. À la mort d’Antoine Roset, son fondateur, sa femme, dite "veuve A. Roset" – sur laquelle peu d’informations circulent – reprend la direction de la société et la fait fructifier jusqu’à l’aube de la Première Guerre mondiale. Mais les modes changent, les badauds délaissent l’ombrelle, imposant une diversification : l’entreprise abandonne à jamais la mode pour se consacrer au mobilier et commence par la production de chaises haut de gamme. Le tournant majeur a lieu au milieu des années 1960. Alors en pleine période des Trente Glorieuses, les intérieurs des Français s’équipent, Roset s’adapte, une fois de plus, et commence des collaborations avec des designers. Les marques Ligne Roset et Cinna voient le jour respectivement en 1973 et 1975. Le groupe gagne en notoriété en associant de grands créateurs à sa production de mobilier contemporain de luxe. Parmi ses réalisations culte, le canapé Togo de Michel Ducaroy ou encore des créations originales de Jean Nouvel.
Les confinements ont fait exploser les exportations
Desgined and made in Briord
L’avant-gardisme de Roset n’est pas le seul ingrédient de la recette de son succès. Depuis ses débuts, la production est 100 % française. Aujourd’hui tous les meubles distribués dans les 800 points de ventes répartis dans 70 pays proviennent des cinq sites de production du groupe. Ces ateliers sont tous situés dans l’Ain, notamment à Briord, commune d’à peine 1 000 habitants qui abrite pourtant le siège social du groupe aux 800 employés !
Les bénéfices du confinement
Les descendants de la famille Roset sont toujours aux commandes et préparent la transmission à la sixième génération. Les confinements de 2020 ont fait exploser les exportations de la société, sa clientèle haut de gamme aux goûts exigeants, alors contrainte de rester chez elle, en aurait apparemment profité pour aménager son intérieur, telle une échappatoire à la pandémie. Cette croissance exponentielle des commandes constitue un défi. Afin de garantir le maintien de sa production en France et d’éviter les ruptures de stock, Roset a besoin d’artisans d’art qui se font rares dans l’Hexagone. Pour pallier ce manque de main-d’œuvre, l’entreprise familiale a créé une école de formation en tapisserie en 2020. "Made in France" garanti.
Céline Toni