L’arrivée du Big Data permettant le stockage d’un important volume de données offre la possibilité aux entreprises de se doter d’un Data Lake, une vaste base de données non structurées venant compléter l’existant. À la fois fascinant…et un peu inquiétant. Mais peut-être bien une belle opportunité de gagner en impact pour la fonction RH.
Tout comprendre au "Data Lake" RH
"C’est un hub de données capable d’alimenter plusieurs systèmes."
Comment ça marche ?
Selon Jean-Louis Lezaun, directeur consulting BU Data & IA chez Inetum - ESN spécialisée dans les services et solutions digitales - le DataLake est le "premier étage de la fusée : c’est un hub de données capable d’alimenter plusieurs systèmes". Il permet la mise en œuvre de cas d’usages à partir d’analyses de données qui identifient les objectifs de chaque utilisateur.
C’est un tout autre paradigme : les SIRH ne réfléchissent désormais plus en besoin informatique, mais partent de ces cas d’usages pour mettre en place un système permettant d’y répondre. Viennent s’y adjoindre des systèmes d’analyse évolués comme le machine learning ou le traitement automatique des langages naturels (nature language processing) relevant de l’IA et facilitant la mise en place d’interfaces hommes machine pour accéder à des moteurs de recherches intelligents proposant des fonctionnalités inaccessibles jusqu’ici. "Si nous le comparons à l’arrivée de Google, jamais nous n’aurions pu imaginer avoir accès à tant de fichiers et d’informations." Ce type de solution, jusqu’ici réservé au grand public, se démocratise dans le monde de l’entreprise.
Adnane Lobah, directeur de projet et responsable maintenance d’applications BI & Big Data RH chez Inetum, ajoute que de manière générale, le big data apporte un volume beaucoup plus important que les données relationnelles d’une base de données classique, ainsi qu’une grande vitesse de rafraîchissement, et une donnée plus accessible. En somme, le Data Lake offre "vélocité, volume et variété" à son utilisateur.
Pour une efficience optimisée, Il est nécessaire de se coordonner au service IT en interne, précise Jean-Louis Lezaun, pourvu que l’on envisage la production d’un système ambitieux, car il existe déjà différents systèmes au sein de l’entreprise qui entraîneront obligatoirement une interconnexion avec le ou les nouveaux systèmes envisagés. Il est même possible de développer des systèmes multicloud hybrides si les cas d’usage l’impliquent.
"Si nous le comparons à l’arrivée de Google, jamais nous n’aurions pu imaginer avoir accès à tant de fichiers et d’informations."
À quoi ça sert
Aujourd’hui, l’entreprise se doit d’être plus flexible, et plus encore la fonction RH qui se situe désormais au cœur de la stratégie d’entreprise. Chaque organisation brasse une quantité conséquente de données et ces dernières ne cessent d’évoluer. Jean-Louis Lezaun et Adnane Lobah expliquent que les clients qui passent le cap le font pour des raisons très fonctionnelles. Ils partent de cas d’usages auxquels ils ne peuvent pas répondre avec le système actuel. Il peut s’agir de l’évolution des normes en termes de compliance juridique, de l’observation de la tendance de l’emploi sur un corps de métier donné, ou encore, très concrètement, d’un ATS ou outil de gestion de candidatures. Un tel outil accomplit actuellement 70% de sa mission ; 30% des données sont donc perdues. Un moteur de recherche intelligent capable de structurer la donnée en fonction des besoins est un gain de temps considérable pour l’utilisateur. Par ailleurs, les systèmes actuels sont soumis à l’obsolescence. Avec l’infinité des cas d’usage couplée à l’amélioration continue de l’exploitation de la donnée non structurée, on peut échapper à cette problématique. De plus, le coût du stockage a diminué de manière drastique, un argument supplémentaire quant à l’intérêt du Data Lake, quand bien même tous les cas d’usages associés n’auraient pas encore été identifiés. Reste à mesurer l’impact effectif du point de vue utilisateur.
Clara Elmira