Le gérant d’actifs britannique s’est livré au traditionnel exercice de prévision des tendances de marché pour l’année en cours.

Selon Artemis, l’asset manager britannique aux 31,5 milliards d’euros d’actifs sous gestion, 2019 sera une année d’équilibriste pour l’ensemble de la profession, en particulier pour les gérants de valeurs européennes. Outre les incertitudes d’ordre macroéconomique ‒ l’issue du Brexit en tête, talonnée par la modeste croissance du PIB des pays de la région ‒ les marges et les profits des entreprises seront sous pression en raison de l’augmentation de leurs coûts. Pour ne rien arranger, le marché devrait être très volatile par moment, et sa liquidité amoindrie. Cette tendance conduit Paul Casson, Fund manager pour l’Europe, à adopter une approche prudente mais agile, par le biais d’une répartition quasi-égalitaire entre ses positions courtes (vendeur) et longues (acheteur).

High terminal values sur leur fin?    

Au-delà des géographies, c’est un type de valeur, les high terminal values, notamment dans le secteur technologique B2C, qui pourrait donner du fil à retordre. Si l’on prend l’exemple de Netflix aux États-Unis, la capitalisation du groupe a presque triplé en l’espace de trois ans. La question se pose de savoir si l’engouement autour de la plate-forme de streaming vidéo survivrait à une réduction des marges ‒ Netflix investit massivement dans le contenu pour distancer la concurrence ‒ à défaut de quoi la valeur pourrait connaître une forte correction. Parallèlement, Paul Casson estime que le marché abrite encore de « nombreux groupes innovants, plus discrets, bien que de taille significative, dont les cashflows sont solides et récurrents, et qui constituent de vraies opportunités ». Pour conclure, le gérant invite à la sagesse : les poches de valeur vont réapparaître là où les prévisions et les prix seront remis à zéro.

FS

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