Question de génération

Pour la troisième édition de son « 40/40 », le magazine Décideurs vous propose de découvrir quarante portraits de leaders de moins de 40 ans.

C’est le scénario de la vie réelle. À sa naissance, un enfant français hérite de 30?000?euros de dette publique. Pendant sa scolarité, il sera peut-être celui, parmi les cinq, qui sortira du système scolaire sans qualification, victime du décrochage. Il peut néanmoins passer entre les mailles du filet. S’il a cette chance, statistiquement, la loi du marché le rattrapera?: le chômage chez les moins de 25 ans explose à 24?%. Il n’a jamais été aussi élevé depuis trente-cinq ans. Au mieux, le jeune actif français signera un contrat de travail précaire. Après tout, 50?% des salariés de moins de 25 ans en ont paraphé un avec fierté après des années de stages cumulés. À 30 ans, le patrimoine net médian de ce jeune adulte plafonnera autour de 7?000?euros. Pas de quoi rembourser sa dette ni devenir propriétaire… «?Génération galère?», diront les parents. «?Génération Z?», analyseront les sociologues. «?Génération perdue?», titreront les médias. Pourtant, il semble que la jeunesse française ait envie d’en découdre. Parmi les jeunes entre 18 ans et 24 ans, ils sont plus de la moitié à avoir envie de créer leur propre entreprise*. Alors génération entrepreneur plutôt que chômeur??

Déboulonner les vieux standards

Transformer une faiblesse en force, c’est la détermination de notre jeunesse, qu’elle ait été X, qu’elle soit Y ou devienne Z. Quand les trois fondatrices de Kokoroé bouleversent les modèles éducationnels traditionnels en fondant la première plate-forme collaborative de partage des savoirs, Thibaud Elzière crée avec Fotolia la plus grande banque d’images au monde. Autant d’actions qui se font l’écho de la volonté de valoriser les facettes de cette génération de slasheurs, en référence au terme anglo-saxon qui désigne quelqu’un qui exerce plusieurs métiers en même temps. Déboulonner les vieux standards pour faire émerger les nouveaux usages, c’est l’engagement de Raodath Aminou (Optimiam) qui lutte contre le gaspillage alimentaire, celui intrinsèque de Thomas Beylot avec Prêt d’union ou encore celui d’Alice Zagury, fondatrice de l’incubateur The Family. Car être jeune, c’est avant tout accepter de prendre la lourde responsabilité de construire le monde de demain. Certain(e)s le font plus que d’autres.

Pour la troisième édition de notre «?40 under 40?», les journalistes de notre rédaction sont allés à la rencontre de ces jeunes leaders de moins de 40 ans. Ils sont à la tête d’entreprises ou d’institutions à la portée internationale et sont les porte-parole d’une jeunesse aux idées originales qui se veut actrice du changement avec pour meilleur garde-fou l’humilité. Ils font la renommée de l’Hexagone tout en construisant le rayonnement français de demain.

Émilie Vidaud

* Selon le baromètre de la société de capital-investissement Idinvest réalisé avec Viavoice et paru le 12 avril 2015.

Octave Klaba, fondateur, OVH

Emmanuel Seugé, directeur de la communication et de la publicité, The Coca-Cola Company

Godefroy de Colombe, P-DG, Direct Assurance

Nicolas Huc-Morel, cofondateur, Huc-Morel Labrousse associés

Angélique Gérard, directrice de la relation abonnés, Free

Olivier Abergel, fondateur, LL Berg

Antonin Baudry, scénariste et diplomate

Guillaume de Monplanet, directeur général, Adidas France

Anne-Laure Constanza, fondatrice, Envie de fraises

Franck Sekri, fondateur, Sekri Valentin Zerrouk