La smart city de 2050 sera-t-elle capable d’accueillir une population urbaine qui représentera 70 % de la population totale, tout en respectant la lutte contre le réchauffement climatique ?
2050, 7 heures, Paris s’éveille. Du haut du cinquième étage de votre gratte-ciel (l’heure est à la densité), vous admirez un paysage vallonné de tours, de balcons végétalisés et de pergolas photovoltaïques. Les formes sont organiques et les façades, composées d’algues, misent sur la photosynthèse pour réduire les rejets de CO2. La cité est biomimétique, s’inspirant sans complexe de la nature pour dépolluer, filtrer et climatiser l’air que vous aspirez. À tous les étages de ces Bepos (bâtiment à énergie postive), les activités sont diverses (l’heure est à la mixité) : les crèches côtoient les bureaux, les commerces les salles de sport et les résidences étudiantes s’adossent aux fermes verticales.
L’agriculture est dans la ville.

Spectateur de cette densité nouvelle, où la mixité des fonctions et des usages n’a plus de limite, l’envie vous prend d’aller cueillir un fruit dans votre potager privatif à l’étage, saluant au passage votre voisin occupé à traiter les légumes de sa serre bioclimatique. Le temps est au beau fixe et la centrale énergétique fonctionne à plein régime. Alimentée par des panneaux thermiques et photovoltaïques, elle est autosuffisante et assure l’autonomie de l’ensemble de votre immeuble. Aux belles heures, elle produit plus que nécessaire et redistribue son stock aux tours végétalisées environnantes grâce aux smart grids, ces réseaux intelligents. Tout est une question de gestion des flux.

3,3 trillions de dollars. Ce que représentera le marché des smart cities d’ici à 2025.

9h30, l’heure de vous mettre en route. Comme tout bon citoyen, vous ne possédez plus de voiture, la notion d’usage ayant, depuis longtemps, dépassé celle de propriété. Partout, véhicules électriques et deux-roues, rechargés grâce aux ombrières photovoltaïques, sont proposés en libre-service. Le paiement se fait depuis votre mobile ou votre montre et il n’y a rien d’extraordinaire à cela. Déjà en 2011, Bordeaux, la pionnière, le proposait à tous ceux dont le smartphone était équipé de la technologie sans contact. Pour régler son stationnement ou ses achats chez le commerçant, payer son ticket de tramway, la crèche ou la cantine scolaire, il suffit de dégainer son mobile. Il en va de même pour votre voiture électrique. Sur votre smartphone, vous vérifiez la pression des pneus, le niveau de charge et l’état général du véhicule. Votre trajet est déjà enregistré, les commandes sont automatiques, vous n’avez plus qu’à vous laisser conduire. Passage par les Bridge Towers, ce nouveau pont habitable qui relie les deux rives de la Seine. Auto-alimentée par des hydroliennes utilisant le courant de la Seine, sa centrale électrique permet d’alimenter les multiples habitations qui le composent. Difficile de vous projeter ? Vincent Callebaut l’a fait pour vous. Architecte visionnaire, il a imaginé avec l’agence Setec Bâtiment à quoi ressemblerait Paris en 2050 et l’a mis en image. Bienvenu dans l’ère de la greenpolis.

S.D.C.

Le point de vue d'André Santini, député-maire d’Issy-les-Moulineaux

Cet article fait partie du dossier "Comment vivra-t-on en 2050". Poursuivre avec l'article "Sésame, ouvre-toi".

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