Mi-mars, l’équipementier automobile présentait à ses investisseurs son plan stratégique pour 2020, un programme en droite ligne avec ce que l’entreprise a accompli depuis quatre ans.
Valeo confirme son modèle de croissance
Avec un résultat net en hausse de 28 %, Valeo porte bien son nom. « Je vais bien » en latin, une locution qui pourrait bientôt devenir optime valeo : « je vais encore mieux ». Le groupe a en effet présenté lundi 16 mars, une stratégie ambitieuse à l’horizon 2020. L’objectif : vingt milliards d’euros de chiffre d’affaires et une croissance supérieure de cinq points au reste du marché automobile.
Depuis le dernier plan débuté en 2011, la société de la rue Bayen s’est déjà considérablement transformée. Après une décennie de vache maigre, Jacques Aschenbroich, directeur général de Valeo, décide de mettre le groupe sur les rails de la croissance grâce à l’innovation et à l’implantation dans les pays émergents. Un pari réussi puisque en quelques années le groupe a renoué avec les bénéfices. La rentabilité des capitaux employés est passée de 12 % en moyenne entre 2005 et 2009 à 31 % entre 2010 et 2014, tandis que le chiffre d’affaires progressait au rythme annuel de 7,2 %. C'est en juin 2014 que Valeo fait son retour dans le CAC 40 avec un cours multiplié par cinq par rapport à 2008. Une consécration pour l'entreprise désormais tournée vers 2020. Si l’équipe de direction conserve les deux mêmes obsessions - la croissance et le profit - elle en ajoute une troisième : la génération de cash. Et pour conduire le groupe sur le chemin de la réussite, la recette reste la même : innovation et conquête des pays émergents.
« Le M&A ne peut pas remplacer la croissance organique »
À ces leviers s’ajoute aussi la croissance organique. « Le M&A ne peut pas la remplacer et une entreprise qui n’en fait pas est une entreprise qui meurt ! », martèle le directeur général. La montée en puissance du groupe résultera donc en grande partie de ses ventes. Ambitieux ? « Non, selon Robert Charvier, le directeur financier, la structure de notre carnet de commande nous assure déjà 85 % du chiffre d’affaires de 2017, et 50 % de celui de 2020. Sauf écroulement violent de la production automobile, il n’y a pas de raison que nous n’atteignons pas notre objectif. »
Si Valeo compte sur ses ventes, l’entreprise n’en délaisse pas moins l’investissement. Entre 4,5 % et 5 % du chiffre d’affaires devrait être investi en capex annuellement et 5,5 % en recherche et développement. Des montants importants qui vont permettre d’accélérer le développement dans les pays en croissance. « Nous continuons notre repositionnement géographique en rééquilibrant notre activité vers l’Asie et la Chine en particuliers », explique Jacques Aschenbroich. D’ici à 2020, 60 % de la croissance du marché automobile mondial sera concentré en Asie et 45 % en Chine.
« Valeo est une entreprise “tech” »
Parallèlement à son ambition géographique, Valeo va continuer à investir massivement dans l’innovation. En 2014, ce sont déjà plus de 1,1 milliard d’euros qui ont été consacrés par le groupe à la R&D, pour quelques 1 100 brevets déposés sur l’année. Leader mondial de la conduite intuitive, première étape vers les voitures autonomes, l’équipementier l’est également sur les pièces contribuant à limiter la consommation de carburant et les émissions de CO2. « Valeo est une entreprise “tech” », insiste Christophe Périllat, le directeur des opérations. Et Robert Charvier de renchérir : « Près de 35 % du carnet de commande concerne des innovations », c’est-à-dire des produits entrés dans le catalogue il y a moins de trois ans.
L’un des secrets de Valeo dans ce domaine est sa politique d’open innovation. Elle tisse des partenariats stratégiques avec des leaders technologiques dans des secteurs connexes : Safran, le Japonais Ichikoh et plus récemment l’Allemand Peiker et l’Israëlien Mobileye… Avec ce dernier, le groupe développe un système unique combinant vision et scan laser pour les voitures automatiques. Et pour ne manquer aucune bonne idée, Valeo organise depuis 2014 le Valeo Innovation Challenge, un concours pour les étudiants du monde entier qui doivent imaginer les équipements qui rendront la voiture plus intelligente en 2030.
« Nous captons deux sources de revenu »
Ce pari sur la rupture technologique, doublé d'une présence mondiale accrue, traduit la pertinence du nouveau Valeo : à la fois innovant et industriel. « Nous finançons nos innovations avec nos clients haut de gamme – européens principalement – puis nous les produisons ensuite à moindre coût et en masse pour nos autres clients. Nous captons ainsi deux sources de revenu », explique Jean-François Tarrabia, directeur de la R&D et du marketing produit. Cette amplitude permet au groupe d’être sur tous les marchés. « Tous les constructeurs automobiles du monde sont déjà nos clients », affirme-t-il. Une aubaine quand on sait que 80 % de la valeur ajoutée d’une voiture revient aux équipementiers.
JHF
Depuis le dernier plan débuté en 2011, la société de la rue Bayen s’est déjà considérablement transformée. Après une décennie de vache maigre, Jacques Aschenbroich, directeur général de Valeo, décide de mettre le groupe sur les rails de la croissance grâce à l’innovation et à l’implantation dans les pays émergents. Un pari réussi puisque en quelques années le groupe a renoué avec les bénéfices. La rentabilité des capitaux employés est passée de 12 % en moyenne entre 2005 et 2009 à 31 % entre 2010 et 2014, tandis que le chiffre d’affaires progressait au rythme annuel de 7,2 %. C'est en juin 2014 que Valeo fait son retour dans le CAC 40 avec un cours multiplié par cinq par rapport à 2008. Une consécration pour l'entreprise désormais tournée vers 2020. Si l’équipe de direction conserve les deux mêmes obsessions - la croissance et le profit - elle en ajoute une troisième : la génération de cash. Et pour conduire le groupe sur le chemin de la réussite, la recette reste la même : innovation et conquête des pays émergents.
« Le M&A ne peut pas remplacer la croissance organique »
À ces leviers s’ajoute aussi la croissance organique. « Le M&A ne peut pas la remplacer et une entreprise qui n’en fait pas est une entreprise qui meurt ! », martèle le directeur général. La montée en puissance du groupe résultera donc en grande partie de ses ventes. Ambitieux ? « Non, selon Robert Charvier, le directeur financier, la structure de notre carnet de commande nous assure déjà 85 % du chiffre d’affaires de 2017, et 50 % de celui de 2020. Sauf écroulement violent de la production automobile, il n’y a pas de raison que nous n’atteignons pas notre objectif. »
Si Valeo compte sur ses ventes, l’entreprise n’en délaisse pas moins l’investissement. Entre 4,5 % et 5 % du chiffre d’affaires devrait être investi en capex annuellement et 5,5 % en recherche et développement. Des montants importants qui vont permettre d’accélérer le développement dans les pays en croissance. « Nous continuons notre repositionnement géographique en rééquilibrant notre activité vers l’Asie et la Chine en particuliers », explique Jacques Aschenbroich. D’ici à 2020, 60 % de la croissance du marché automobile mondial sera concentré en Asie et 45 % en Chine.
« Valeo est une entreprise “tech” »
Parallèlement à son ambition géographique, Valeo va continuer à investir massivement dans l’innovation. En 2014, ce sont déjà plus de 1,1 milliard d’euros qui ont été consacrés par le groupe à la R&D, pour quelques 1 100 brevets déposés sur l’année. Leader mondial de la conduite intuitive, première étape vers les voitures autonomes, l’équipementier l’est également sur les pièces contribuant à limiter la consommation de carburant et les émissions de CO2. « Valeo est une entreprise “tech” », insiste Christophe Périllat, le directeur des opérations. Et Robert Charvier de renchérir : « Près de 35 % du carnet de commande concerne des innovations », c’est-à-dire des produits entrés dans le catalogue il y a moins de trois ans.
L’un des secrets de Valeo dans ce domaine est sa politique d’open innovation. Elle tisse des partenariats stratégiques avec des leaders technologiques dans des secteurs connexes : Safran, le Japonais Ichikoh et plus récemment l’Allemand Peiker et l’Israëlien Mobileye… Avec ce dernier, le groupe développe un système unique combinant vision et scan laser pour les voitures automatiques. Et pour ne manquer aucune bonne idée, Valeo organise depuis 2014 le Valeo Innovation Challenge, un concours pour les étudiants du monde entier qui doivent imaginer les équipements qui rendront la voiture plus intelligente en 2030.
« Nous captons deux sources de revenu »
Ce pari sur la rupture technologique, doublé d'une présence mondiale accrue, traduit la pertinence du nouveau Valeo : à la fois innovant et industriel. « Nous finançons nos innovations avec nos clients haut de gamme – européens principalement – puis nous les produisons ensuite à moindre coût et en masse pour nos autres clients. Nous captons ainsi deux sources de revenu », explique Jean-François Tarrabia, directeur de la R&D et du marketing produit. Cette amplitude permet au groupe d’être sur tous les marchés. « Tous les constructeurs automobiles du monde sont déjà nos clients », affirme-t-il. Une aubaine quand on sait que 80 % de la valeur ajoutée d’une voiture revient aux équipementiers.
JHF