Pour accompagner les professionnels dans leur montée en compétences, Cours Florent Executive s’appuie sur le savoir-faire pédagogique de ses formateurs, issus du monde du théâtre. Barbara Monnier, directrice du développement et Olga Bargan, formatrice, soulignent l’importance des soft skills et les bienfaits de l’usage du théâtre pour les formations professionnelles.

 

Décideurs. Comment est née l’initiative Cours Florent Executive et quels sont ses objectifs ?

Barbara Monnier. Le Cours Florent Executive est né il y a une dizaine d’années en réponse aux demandes des professionnels qui nous ont sollicités fréquemment afin de les aider à gagner en impact à l’oral. Leurs certitudes quant à notre capacité à les accompagner est devenue la nôtre. Nous avions une histoire à créer. De fait, nous mettons à disposition les méthodes théâtrales qui ont fait le succès et le prestige du Cours Florent. Aujourd’hui, notre raison d’être est d’aider dirigeants et professionnels qui souhaitent développer leur art oratoire, leur impact en face-à-face et leur leadership.

Nous avons la chance de nous appuyer sur une formidable équipe de 31 formateurs : des comédiens soigneusement sélectionnés, familiers des enjeux business voire sectoriels de nos clients.

Quels sont les bénéfices spécifiques du théâtre pour la formation professionnelle ?

Olga Bargan. Le phénomène de catharsis au théâtre est bien connu. Le théâtre nous autorise à faire différemment de d’habitude : être plus expressif, faire de l’humour... Souvent nous voulons rester neutres, ne pas nous distinguer des autres pour ne pas être jugé. Le théâtre donne la permission d’être créatif au niveau de la structure d’un discours, de l’interprétation, du langage du corps. Nous travaillons les mimiques corporelles : moyen d’expression majeur. Les exercices théâtraux de la technique oratoire permettent d’acquérir les bonnes bases pour devenir un orateur d’excellence.

La dynamique de groupe est essentielle. Les exercices de théâtre permettent aux plus exubérants de porter les plus introvertis, sans aucune forme de jugement.

L’art oratoire n’est-il pas quelque chose de naturel ?

B.M. Nous n’avons pas tous la même aisance à l’oral. Cela va bien au-delà d’un don naturel. Il n’y a pas d’art sans technique et l’art oratoire est infiniment proche de l’art dramatique, de l’art lyrique. C’est un art d’interprète, un art de la transparence. C’est l’endroit où l’orateur rencontre son public. C’est l’instant précis où la sincérité, où l’authenticité est éprouvée.

"La rhétorique est un art : chacun doit être capable de tirer les ficelles de l'émotion, de l'humour ou de l'argumentation pour générer de l'adhésion"

L’art oratoire est indéniablement plus complexe que d’apprendre à parler. Pour autant, chacun peut devenir un orateur, même les plus introvertis. Il s’agit de transmettre, grâce à des outils que nous contribuons à développer.

Très souvent, les étudiants français peinent à exceller à l’oral comparés aux anglo-saxons. Sans surprise, nous le retrouvons au niveau des professionnels. Nous voulons faire évoluer cela. Véritablement, la rhétorique est un art : chacun doit être capable de tirer les ficelles de l’émotion, de l’humour ou de l’argumentation pour générer de l’adhésion. Naturellement, tout cela nécessite de la pratique afin d’arriver à l’essentiel.

D’où vient la peur de parler en public ?

O.B. Cette peur semble naturelle mais elle découle de notre éducation. Notons d'ailleurs que les adultes français sont beaucoup plus sujets au trac que les adultes nord-américains : les méthodes d’enseignement qui ne favorisent pas suffisamment l’oral ne sont pas sans conséquences. Faible entraînement, crainte du jugement : cette spirale de la peur se sédimente au fil des années. Un enfant est libéré de l’appréhension du jugement mais avec l’âge, dû aux injonctions parentales, il s’enferme dans quelque chose qui doit être "acceptable". Nous apprenons aux enfants à courber l’échine pour plaire et c’est dès cette période que la peur se manifeste.

"Le leader ne va pas cesser d'écouter même lorsqu'il s'exprime"

Or, devenu adulte, un manager se doit d’être un bon orateur, d’embarquer ses collaborateurs et de créer un sentiment d’adhésion au sein de l’équipe. S’exprimer d’une façon inappropriée génère de la critique, de la méfiance et en conséquence un désengagement des équipes. Apprendre à parler en public permet de devenir plus attentif à l’autre qu’à son propre discours.

De plus, nous vivons aujourd’hui dans une société où nous sommes entourés d’images et constamment observés par les autres, nous craignons le regard et le jugement de cette altérité. Cette peur provoque du stress qui peut soit nous bloquer et nous faire perdre nos moyens par crainte de l’échec, soit nous motiver, avec un sursaut d’adrénaline qui permet de se dépasser. Pour gérer ce trac néfaste nous travaillons la concentration sur l’objectif du message. Nous effectuons également les exercices issus de la PNL (Programmation neurolinguistique). Nous nous inspirons de la préparation mentale des sportifs de haut niveau pour donner les clés de gestion du trac à nos stagiaires. Si quelqu’un parle devant un auditoire en ayant peur, l’inconscient va le montrer et le public, qui le sent d’instinct, va s’adapter. En restant concentré sur notre objectif réel, nous évitons les pensées parasites et envahissantes.

Qu’est ce qui caractérise l’art oratoire d’un leader ?

B.M. Chaque leader à son style mais en trame de fond il y a toujours l’attention portée à l’autre, une capacité à percevoir les "signaux faibles". Le leader ne va pas cesser d’écouter même lorsqu’il s’exprime. Son ou ses collaborateur(s) – lors d’un one-to-one ou d’une réunion de groupe – est/sont au centre de l’échange. Le regard joue un rôle majeur. L’attention portée à l’autre est prioritaire. De surcroît, un leader sait poser sa voix avec justesse et adopter la bonne gestuelle. Le leader a la voix. Il a le regard. Il a la posture.

Ce qui caractérise l’art oratoire d’un leader est la bonne gestion du trac, intimement liée à l’estime de soi. Une personne qui a de la valeur à ses propres yeux sera en mesure d’accepter la critique et de se concentrer sur les moyens de s’améliorer plutôt que de prendre les critiques personnellement. Le contrôle de la respiration que nous abordons est également un des moyens de gérer le trac. Chaque paramètre de la prise de parole est à prendre en compte : serais-je debout ou assis, avec ou sans micro, quelle sera la disposition de la scène ? Ai-je défini un objectif clair et précis ? Ai-je des objectifs intermédiaires afin de progresser par étape ?

Une autre composante du rôle de leader est la gestion des conflits. Nous travaillons avec les exercices de l’analyse transactionnelle pour comprendre comment ils se créent, quelles sont les différentes étapes et les rôles joués par chacun afin d’être en mesure de traiter le conflit de manière saine.

Entretien avec Barbara Monnier, directrice du développement, et Olga Bargan, formatrice, Cours Florent Executive

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