Malgré les bruits autour d’une future séparation avec son principal actionnaire, le groupe Altice, Teads continue son parcours exceptionnel. En 2019, la société spécialisée dans la publicité au cœur des articles de presse en ligne a réalisé un chiffre d’affaires de 480 millions d’euros, en croissance de 32 %. Qu’en sera-t-il pour 2020 ? La pépite française va-t-elle souffrir de la crise sanitaire et économique ? Geoffrey La Rocca, directeur général France, nous répond.

Décideurs. Quel bilan dressez-vous de votre année 2019 ?

Geoffrey La Rocca. Le bilan est très positif. Notre développement démontre qu’il y a de la place pour une alternative solide aux Gafa. Nous avons fédéré les plus grands éditeurs mondiaux sur notre plateforme et ensemble nous touchons une audience de 1 milliard et demi de personnes. Nous reversons plusieurs centaines de millions d’euros aux médias. Notre croissance est mondiale. L’activité croît de manière similaire en France. Teads devient une référence pour les annonceurs. En 2019, 17 annonceurs ont consacré plus d’un million d’euros de budget à Teads en France. Ces résultats sont notamment le fruit des technologies publicitaires que nous développons. Nous en sommes propriétaires et les gérons de A et Z à travers une équipe de plus de 800 personnes.

2019 fut l’année du rachat de Buzzeff, qui est devenu Teads North Africa implanté à Dubaï (Teads Middle East) et à Casablanca (Teads North Africa). Comment se déroule cette intégration ?

Ce fut une acquisition structurante pour nous. Elle nous permet de lancer véritablement notre activité dans la région Middle East. La croissance de cette zone est très forte et représente une opportunité très solide. À moyen terme, cette activité représentera plusieurs dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires.

"Le marché de la publicité va connaître une année difficile" 

Les conséquences de la crise sanitaire se font sentir. Les budgets publicitaires sont en forte baisse. Quelles sont vos anticipations pour le secteur ?

Le marché de la publicité va connaître une année difficile. Nous l’avions déjà constaté depuis début janvier en Asie. Mais, depuis le début du mois d’avril, nous voyons aussi l’activité redémarrer dans cette zone. Globalement nous demeurons encore en croissance pour le premier trimestre 2020. Nous pensons également que les grandes marques vont concentrer leurs investissements sur des grands acteurs mondiaux comme Teads. La diversification géographique de notre activité et notre présence dans une vingtaine de pays sont un atout supplémentaire pour traverser cette période aussi sereinement que possible.

En sera-t-il de même pour le second trimestre que l’on annonce très difficile ?

Il faut être là pour nos clients. Il faut les accompagner, ne pas les pénaliser. Nous leur proposons de payer au réel les campagnes suspendues. Concrètement aucune sanction financière ne pèsera sur ceux qui feraient le choix de ralentir ou de stopper leurs campagnes publicitaires. Teads a aussi la chance de pouvoir s’appuyer sur un studio créatif. Nos équipes peuvent ainsi accompagner les entreprises pour adapter leurs messages au contexte actuel. Notre offre à la performance devrait continuer à croître. Nous sommes, en effet, capables d’adapter notre facturation en fonction des nouveaux consommateurs qui arrivent sur le site de nos clients. Il faut aussi proposer également aux annonceurs des contenus positifs, type recettes de cuisines, ou alors les bonnes idées pour occuper les enfants pendant le confinement.

Vous avez annoncé en début d’année le lancement de l'inRead Social. Quelle valeur ajoutée apporte cette offre à vos clients ?

C’est une solution qui permet aux annonceurs d’intégrer leurs formats sociaux au cœur des contenus des éditeurs partenaires de Teads. Peuvent ainsi être insérées des vidéos sous la forme d’un post Facebook et Instagram. L’idée est de proposer un reach incrémental par rapport à l’audience des réseaux sociaux. En France, nous touchons près de sept millions d’utilisateurs exclusifs par rapport à Facebook et vingt millions vis-à-vis d’Instagram. Il n’y a pas de silos entre les réseaux sociaux et les sites d’actualités, ce sont deux écosystèmes qui sont très liés. Mais il faut challenger les performances dans le social. Les publicités Procter and Gamble sont regardées en moyenne 1,7 seconde sur les newsfeed des réseaux sociaux, contre 11 secondes sur les éditeurs partenaires Teads. L’attention est alors nettement plus importante. Cette solution est aussi beaucoup plus économique.

Propos recueillis par Aurélien Florin (@FlorinAurélien)

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