Après une année difficile sur les marchés financiers, et des tensions géopolitiques toujours palpables, les banques centrales ont fait le choix de se tourner vers l’or, valeur traditionnelle par excellence. Le début d’un retour aux fondamentaux ?

La ruée vers l’or des banques centrales se poursuit en 2019. Les institutions monétaires n’avaient jamais acheté de telles quantités d’or depuis 1967 et la fin des accords de Bretton Woods. Selon le Conseil mondial de l’or, 615 tonnes d’or sont venues s’ajouter aux coffres de plusieurs banques centrales. Désormais, elles possèdent près de 34 000 tonnes d’or cumulées au niveau mondial, ce qui équivaut à près de 1 400 milliards de dollars, si l’on se base sur le prix moyen de l'once d'or en 2018 sur le marché.

Cette soif aurifère constatée depuis la crise financière de 2008 ne faiblit pas.

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Le phénomène d’attrait pour cette valeur démontre que 2018, année difficile sur les marchés de la gestion d’actifs, a laissé des traces. Les inquiétudes des investisseurs persistent. Cela les conduit à maintenir une politique « risk off » et à ignorer les valeurs à risques pour favoriser les obligations d’État. Les tensions économiques et géopolitiques mondiales comme le conflit sino-américain, font les beaux jours du métal jaune. L’ensemble de ces facteurs créent une volonté marquée de se « dé-dollariser » chez les acteurs du marché. Historiquement, l’or est en effet une valeur refuge. Cet actif traditionnellement sécuritaire se décorrèle de l’évolution des actions ou des placements alternatifs ayant dernièrement eu le vent en poupe... La capacité de l’or à conserver sa valeur en période de turbulence en fait un réel outil de diversification des portefeuilles.

Après deux décennies de vente de l’or, les grandes banques centrales deviennent acheteuse depuis neuf ans, autrement dit depuis la crise financière de 2008. On constate un retour triomphant de la Russie sur ce marché, avec l’achat de 274,3 tonnes d’or en 2018 qui constitue un véritable record. Son stock avoisinerait celui qu’on prêtait à l’URSS en 1990.

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Dans la même lignée, se trouve également la Chine, absente du marché depuis deux ans, mais sixième plus gros détenteur d’or du monde, derrière la France et la Russie dans un classement dominé par les États-Unis. Le mouvement est tel que l’on constate de nouveaux entrants comme les banques centrales polonaise et hongroise.

Force est de constater, que l’or à de beaux jours devant lui.

TC

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