Alors même que les moyens de la médecine du travail ne cessent de diminuer, la santé des femmes reste le parent pauvre en matière de prévention, dans la sphère privée comme dans la vie professionnelle.
Dossier - Santé des femmes au travail : Who cares ?
Nous avons mené une enquête en interrogeant de multiples personnalités très impliquées sur ce sujet : épidémiologistes, cancérologue, sénatrice, médecin du travail, docteure en santé publique, sociologue de la santé. Ces spécialistes sont unanimes : le corps féminin souffre d’un manque de considération dont pâtit la santé des femmes. Un constat qui se vérifie dans les professions à majorité féminine (métiers du nettoyage, de l’esthétique et du soin) comme au sein des secteurs de l’industrie, organisés selon la norme de « l’homme moyen ».
En tant que média destiné aux RH, il nous a paru essentiel de diffuser l’information et de partager nos découvertes, afin que les personnes les plus exposées fassent l’objet d’une vigilance particulière (affichages, formations, contrôle des substances avant qu’elles ne soient remises comme instrument de travail, équipements de protection individuelle adaptés). Nous espérons aussi que ce travail attirera l’attention des responsables politiques, qui pourront peut-être agir pour mieux outiller les préventeurs et DRH, et ainsi agir sur une chaîne de valeur au travail qui prenne chacune et chacun en considération.
Ce dossier est composé de deux parties :
- Santé des femmes : des risques invisibilisés
- Exposition féminine aux produits toxiques : attention danger
Si les dangers auxquels les hommes sont exposés au travail bénéficient de l’attention que cet enjeu mérite – de la part des pouvoirs publics, employeurs et médecinsdu travail –, les risques propres aux femmes souffrent pour le moment d’un inquiétant déficit d’attention. Or, leurs conséquences sont graves et multiples.
Caroline de Senneville et Judith Aquien